La datation injustement controversée d’un site oldowayen en Afrique du nord
L’histoire évolutive des homininés – c’est-à-dire des descendants du dernier ancêtre commun du chimpanzé et de l’homme – s’enrichit d’une donnée d’une grande importance ! Autour de Mohamed Sahnouni du Centre national de recherche sur l’évolution humaine à Burgos en Espagne et du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques à Alger (CNRPAH), anthropologiques et historiques, une équipe de chercheurs a découvert et datés à 1,9 et 2,4 millions d’années un site relevant de la première culture matérielle présumée humaine : la culture oldowayenne.
Constitué de deux strates archéologiques, ce site oldowayens se trouvent à Ain Boucherit, sur la commune de Guelta Zerga dans la Wilaya de Sétif et non loin du site acheuléen (la culture matérielle qui suit l'Oldowayen) d'Ain Hanech. Il s'agit à ma connaissance du plus ancien site préhistorique jamais découvert en Afrique du nord. La nouvelle ne peut qu'influencer profondément notre représentation de l'émergence du genre Homo. Elle est donc d'une grande importance scientifique.
Toutefois, à peine publiée, cette découverte notable a été minimisée en France par un article du Point invitant à se méfier de la datation du site. Inquiété par cet article, j'ai examiné de très près le travail de datation présenté, ce qui m'a conduit à accorder à la découverte une plus grande confiance encore, que celle que, normalement j'accorde a priori aux chercheurs lors de la publication d'une découverte. Dans ce qui suit, je vous raconte mon cheminement pour analyser cette regrettable affaire, puis, après vous avoir expliqué pourquoi cette découverte algérienne est si importante, je partage avec vous les réflexions tirées de mes constatations.
ATTENTION, NE LISEZ QUE SI VOUS EN AVEZ LE TEMPS, CAR CE QUE JE RACONTE EST LONG, COMPLIQUÉ, PASSIONNANT ET QUELQUE PEU AFFLIGEANT POUR LA FRANCE.
Une découverte mise en cause par… la presse française
Au cours du mois de décembre 2018, la plus grande partie de la presse française a bien entendu rapporté la découverte algérienne sans la mettre en cause. Dans un premier article, l'excellent magazine qu'est Le Point s'est acquitté du devoir d'informer sur cette nouvelle scientifique importante en publiant en collaboration avec l'AFP un article intitulé L'Afrique de l'Est ne serait pas l'unique « berceau de l'humanité».
Puis, dans un surprenant second article intitulé Non, l'Algérie ne serait pas un nouveau berceau de l'humanité publié le 14 décembre 2018, le même hebdomadaire est revenu sur sa première annonce en mettant en garde contre la qualité de la datation réalisée par l'équipe du professeur Sahnouni ; l'auteur de cet article a aussi quelque peu moqué les prétentions algériennes à situer en Algérie le berceau de l'humanité, ce qui m'a d'emblée étonné, car dans leur communiqué de presse les auteurs algériens de la recherche n'avaient pas cette prétention : ils évoquaient plutôt la possibilité que l'Afrique entière soit le berceau de l'humanité.
Voici comment l'auteur de l'auteur de l'article Non, l'Algérie ne serait pas un nouveau berceau de l'humanité dans le Point a présenté les choses:
Voici la situation : récemment, une équipe de chercheurs multinationale, conduite par le Pr Mohamed Sahnouni, met au jour quelque 250 outils de pierre sur le site d'Ain Boucherit. Ces choppers, lames et autres éclats auraient servi à décharner la viande de carcasses. Simultanément, de nombreux fragments osseux de bovidés et d'équidés ont été trouvés, porteurs de marques de découpe. Ce qui pose problème, c'est la datation des outils. D'après Sahnouni, ils auraient été taillés voilà 2,4 millions d'années.
La lecture de ces lignes ne peut que surprendre tout familier de la science préhistorique, tant il est connu que la datation de roches vieilles de plusieurs millions d'années est un art difficile. Or mon confrère écrit ensuite:
Mais voilà, tous les archéologues sont loin de partager les conclusions de Sahnouni. Un papier remettant les pendules à l'heure est en cours de rédaction. Les outils n'auraient pas plus de 2 millions d'années. « La technique du paléomagnétisme n'est pas une méthode adaptée à une datation précise », assure le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin. En deux mots, cette méthode repose sur l'inversion du champ magnétique terrestre tous les 700 000 ans, à peu près. Un coup le nord magnétique est au nord, un coup il est au sud. À l'intérieur des roches en formation, les particules métalliques s'alignent en fonction du champ magnétique terrestre. Ce qui permet donc une datation très grossière des roches. En fait, les paléontologues ne l'utilisent que pour comparer l'âge des roches entre elles, mais pas pour établir une datation exacte. C'est pourtant la méthode choisie par l'équipe de Sahnouni pour dater les roches renfermant les pierres taillées.
D'emblée, cette argumentation m'a plongé dans des abimes de perplexité : était-il possible que dans un travail publié dans la revue Science, des préhistoriens se soient contentés d'un emploi aussi naïf du paléomagnétisme ? Cela m'apparaissait douteux.
Et puis, je me suis aussi demandé si cela pouvait être le rôle d'un journaliste scientifique de pointer vers une imperfection dans le travail scientifique?
Est-ce le rôle d'un(e) journaliste de pointer vers une imperfection dans un travail scientifique?
Dans mon journal (Pour la science), nous nous abstenons de le faire. Pour nous, il est préférable d'attendre que les chercheurs traitent eux-mêmes le problème, ce qui finit toujours par arriver puisque le doute est le principal moteur de l'activité scientifique. Mon réflexe très «pourlasciencien» fut donc de penser que dans la plupart des cas, il est déplacé de la part d'un(e) journaliste de se mêler de qualifier la qualité d'un résultat scientifique. Cela m'apparaissait d'autant plus douteux qu'un(e) journaliste n'est le plus souvent pas qualifié pour vérifier dans tous les détails que sa mauvaise impression est justifiée.
Toutefois, le rôle des journalistes est aussi d'informer la société sur son propre fonctionnement – notamment sur le fonctionnement de sa science – de sorte qu'il m'apparaissait aussi évident que – dans certains cas– il peut revenir aux journalistes d'attirer l'attention sur une situation problématique.
Face à cette contradiction, je me suis demandé sur ce que doit faire un(e) journaliste informé d'une imperfection cruciale dans un travail scientifique important. Selon moi, presque toujours : rien! Toutefois, si ce résultat est si important que la question de sa validité ne peut attendre, alors il peut sembler justifié qu'un journaliste réagisse lui-même. C'est sans doute ce qu'a ressenti mon confrère du Point à propos de la découverte algérienne.
Si un(e) journaliste décide de réagir, alors comment ? Après y avoir pensé, je suis parvenu à l'impression qu'une alerte concernant un résultat scientifique lancé par un(e) journaliste ne peut prendre que deux formes:
1/ la publication d'indices concrets et certains (prouvés) du caractère imparfait d'un travail de recherche; dans la plupart des cas, ces indices sont des déclarations convaincantes de chercheurs connaissant la question (à ne pas confondre avec les affirmations autoritaires et les on-dit qui circulent dans la sphère scientifique) .
2/ la répercussion d'une critique de la recherche réalisée sur des bases scientifiques, par des scientifiques, publiant scientifiquement, c'est-à-dire, évidemment, dans une revue à comité de lecture prise au sérieux par la communauté scientifique.
Bon, jugeons de l'intérêt d'une alerte sur la datation du site d'Ain Boucherit sous l'angle de ces deux critères. Commençons par le cas le plus facile à examiner, le 2/.
2/ il n'existe à ce stade aucune «critique scientifique, réalisée par des scientifiques, publiant scientifiquement» de la découverte algérienne.
Dans le cas de la découverte de l'équipe du Professeur Mohamed Sahnouni, existe-t-il une «critique scientifique, réalisé par des scientifiques et publié dans une revue scientifique» ? Mon confrère annonce dans son papier que : Un papier remettant les pendules à l'heure est en cours de rédaction. Il semble donc disposer d'une information confidentielle sur la publication prochaine d'une «critique scientifique, réalisée par des scientifiques et publiée dans une revue scientifique» (j'insiste!) du travail de l'équipe du professeur Sahnouni.
J'ai donc été très alerté et me suis mis à écouter intensément ce qui remontait par les antennes que j'ai placées au centre du milieu paléoanthropologique français. Pour le moment, rien ne remonte. Cela viendra peut-être, mais, selon mon expérience, pas vite. Pourquoi? Parce que le travail de l'équipe du professeur Sahnouni résulte d'années et d'années d'efforts, de sorte que pour le critiquer sérieusement, il faut le refaire afin de pointer où d'éventuelles erreurs se seraient produites. Il a, du reste, été publié dans Science, l'une des plus exigeantes revues à comité de lecture du monde.
J'en ai conclu que l'information suivant laquelle Un papier remettant les pendules à l'heure est en cours de rédaction. doit donc être prise avec… la méfiance que mon confrère conseille d'adopter dans son papier. Si un tel article est «en cours de rédaction», sa rédaction durera probablement un certain temps, du moins un temps certain. Du reste, depuis deux mois que la découverte a été publiée, rien ne s'est produit, ce qui aurait été le cas, si ce qui biaisait la découverte algérienne était facile à mettre en évidence.
Conclusion de votre blogueur sur le point 2/: à ce stade, aucune «critique scientifique, réalisée par des scientifiques, publiant de façon scientifique» du travail de l'équipe Sahnouni, n'existe. Supputation : aucun papier n'est en cours de rédaction, ni aucun en cours d'examen dans une revue scientifique à comité de lecture.
Examinons maintenant la pertinence d'une alerte sur la datation de la découverte algérienne sous l'angle du critère 1/, celui de l'alerte lancée en écoutant des chercheurs.
1/ La datation est-elle problématique?
L'article du Point est manifestement inspiré de conversations avec des chercheurs. Il ne cite cependant que Jean-Jacques Hublin, l'une des grandes figures de la paléoanthropologie française actuelle, et pourquoi? Pour relever une déclaration qui, pour toute personne un peu familière du paléomagnétisme (comme un journaliste scientifique) revient à dire «On fait de la soupe avec de l'eau.», «Les pierres tombes de haut en bas.» ou, si vous voulez, «Dans tout ce qui est géologique, les phénomènes sont lents et très précisément datables en «secondes géologiques», dont la durée, comme sait tout géologue, est de quelque 100000 ans.» J'en ai conclu que cette citation avait été tirée du contexte de la conversation nécessaire pour l'interpréter.
Sinon, l'article du Point n'offre aucun indice «concret» et encore moins «certains (prouvés)» du fait qu'il y aurait un problème dans l'étude algérienne. Il ne fait qu'avertir sur le fait que la datation – point crucial, c'est vrai – n'est peut-être pas fiable.
Puisque cette affirmation est faite sans indices vérifiables («concret» et «certains (prouvés)» ), elle ne pouvait qu'être fort mal reçue par les Algériens.
Ainsi, sur le blog L'Algérie patriotique, qui d'après Wikipédia, est connu pour son ton virulent, on trouve par exemple un article intitulé «L’hebdomadaire français Le Point tombeau de la vérité sur l’Algérie». Bien plus mesuré, le site d'information généraliste francophone Tout sur l'Algérie, plus connu sous le nom de TSA, a choisi de reprendre sous le titre «L’Algérie berceau de l’humanité : le chercheur algérien répond aux archéologues français» qui est en fait une reprise de la mise au point intitulée «Tentatives de minimiser la découverte archéologique de Aïn Boucherit (Sétif) : Une polémique et des non-dits (Article El Watan 19 dec 2018)» publiée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques à Alger (CNRPAH) dont fait partir le professeur Sahnouni.
Nombre d'autres articles, dont un dans le journal El Watan ont aussi été publiés, qui traduisent l'indignation algérienne de se heurter à ce qui est ressenti comme une hostilité française, méprisante qui plus est.
Parvenu à ce point quant à l'article du Point, il ne me restait qu'une chose à faire : tenter de comprendre par moi-même dans l'article publié dans science, intitulé «1.9-million- and 2.4-million-year-old artifacts and stone tool–cutmarked bones from Ain Boucherit, Algeria» le processus de datation.
Ce que j'ai compris de la datation
Après avoir lu une première fois l'article, je n'avais toujours pas compris, mais une chose m'avait sauté aux yeux. Au contraire de l'impression créée par l'article du Point, ce n'est pas une méthode de datation qui a été employée, mais la combinaison de quatre d'entre elles: 1/ le paléomagnétisme. 2/ la datation par résonance paramagnétique électronique, plus connue sous son acronyme anglais de ESR (electron spin resonance). 3/ la biochronologie (datation par l'environnement). 4/ la modélisation de la sédimentation sur le site.
Puis je me suis mis à lire et relire et à discuter avec les auteurs de la datation (dont un Français), et voici ce que j'ai compris. Pour vous le décrire, il me faut toutefois d'abord vous donner quelques indications sur le site de la découverte : l’équipe de Mohamed Sahnouni a découvert deux strates archéologiques contenant des artefacts oldowayens dans une pente stratifiée constituant le flanc d’un profond ravin.
Afin de dater ces strates archéologiques, le géochronologue Josep Parés du Centre national de recherche sur l’évolution humaine à Burgos en Espagne, a procédé à l’étude magnétostratigraphique des sédiments. Cette technique est fondée sur le fait que la polarité du champ magnétique terrestre s’est régulièrement inversée au cours de l’histoire géologique. Elle consiste à identifier dans les dépôts sédimentaires une succession d’inversions de la polarité du champ magnétique terrestre, puis à essayer d'y identifier la structure bien connue d'une série d'inversion magnétiques, connue, identifiable et bien datées.
Cette description appelle une première remarque: ainsi, la compilation des données concernant les inversions magnétiques recueillies partout: puisque la structure des «chrons», c'est-à-dire des périodes géomagnétiques, est datée à partir de la compilation de données géomagnétiques prélevées sur toute la planète, elle est connue précisément. Le calendrier paléomagnétique est donc structuré par un certain nombre de dates précises (au sens géologique du terme), à savoir le début et la fin d'une période géomagnétique, qui sont aussi des dates d'inversion. Lancée dans un contexte que nous n'avons pas, la remarque de Jean-Jacques Hublin tendait sans doute à souligner qu'une période géomagnétique peut durer des des centaines de milliers d'années (ce n'est pas le cas de toutes). Pour autant, puisqu'elle contient des dates précises (au sens géologique du terme), le paléomagnétisme peut donc dans certains cas conduire à des datations précises (au sens géologique du terme).
Sommes nous dans un tel cas? Oui selon les chercheurs et voici pourquoi.
Afin de tenter d'ancrer dans le temps la structure des inversions magnétiques observée à Ain Boucherit, le Français Mathieu Duval du Centre australien de recherche sur l’évolution humaine de l’Université de Griffith à Brisbane en Australie a employé une technique de datation permettant d’estimer le temps passé par un grain de quartz sous terre : la résonance paramagnétique électronique.
Si j'ai bien compris, dans le cas qui nous intéresse ici, son principe consiste à compter dans un cristal rocheux (ici du quartz) le nombre d'électrons que les radiations ionisantes dues à la radioactivité souterraine ont arraché à des atomes du réseau cristallin et enfermés dans des lacunes (des pièges) au sein du réseau. Selon un principe comparable à la résonance magnétique nucléaire (RMN), on exploite pour cela la résonance (l'absorption d'énergie lumineuse) que l'on crée en plaçant les électrons dans un champ magnétique, ce qui a pour effet de dédoubler certains de leurs états d'énergie, de sorte que certains photons peuvent être absorbés.
Pardon pour ce Kauderwelsh (charabia en alsacien), mais, bref, ce qui compte, c'est que l'on a une méthode nommée ESR pour dénombrer les électrons arrachés au réseau atomique cristallin par la radioactivité souterraine. Or les rayons ultraviolets contenus dans le rayonnement solaire ont pour effet de faire disparaitre très vite ces électrons piégés.
Résultat: en dénombrant à l'aide de la résonance paramagnétique électronique tous les électrons enfermés dans des pièges au sein du réseau cristallin, on peut estimer le temps passé sous terre par un grain de quartz depuis la dernière fois qu'il s'est baigné dans le beau soleil d'Algérie (ou d'ailleurs). On peut réaliser ainsi des datations archéologiques: des «datations ESR» en jargon kauderwelsh d'archéologue.
Mais pourquoi les chercheurs de l'équipe du Professeur Sahnouni ne se sont-ils pas contentés de cette technique de datation? Parce que, selon les circonstances qui ont présidé à la constitution des roches, la datation par ESR est très imprécise s'agissant de périodes se mesurant en millions d'années. La principale raison de cette imprécision est que la circulation passée de l'eau dans les terrains – impossible à restituer en pratique – affecte fortement le résultat des mesures ESR en faisant disparaître une partie de l'information. Dès lors pour les chercheurs de l'équipe du professeur Sahnouni, il ne s'agissait, que d'obtenir grâce à l'ESR un ordre de grandeur permettant d'ancrer dans le temps la structure paléomagnétique magnétique observée par ailleurs en mesurant l'aimantation résiduelle des roches d'Ain Boucherit, en d'autres termes en établissant strates par strate si les roches ont une polarité magnétique «normale » (positive) ou négative.
Pour obtenir une date ESR, Mathieu Duval a prélevé un échantillon de sédiment enfouis à peu près un mètre sous le niveau archéologique le plus profond. Il en a ensuite extrait des grains de quartz dont il a mesuré le signal ESR (le nombre d'électrons arrachés) afin d'en déduire un âge. L'estimation de l'âge de la strate légèrement plus ancienne (au sens géologique du terme) que la strate archéologique la plus profonde a conduit au résultat de :
1,92 ± 0,18 million d’années.
Rappelons nous qu'au cours des deux millions d'années, qui viennent de s'écouler, des dizaines de glaciations se sont enchaînées, lesquelles n'ont pu que modifier fortement la circulation de l'eau dans les roches d'Ain Boucherit. Le résultat ESR obtenu ne pouvait donc que livrer un ordre de grandeur, mais pas une date absolue.
Toutefois, écrivent les chercheurs, il suffit pour situer dans le temps la structure magnétique observée à Ain Boucherit. Il conduit en effet à placer le niveau archéologique profond d’Ain Boucherit au début de la période géomagnétique de Matuyama. Celle-ci commence vers 2,58 millions d’années (date bien établie de l'inversion Gauss-Matuyama) et se termine il y a 1,94 millions d’années (au début du court évènement magnétique d’Olduvaï):

La stratigraphie magnétique et géologique d'Ain Boucherit. Cette figure en anglais, tirée du papier, est évidemment difficile à interpréter d'emblée. Laissez moi vous y aider : la pôle magnétique virtuel (en anglais VGP latitude), c'est-à-dire la polarité ancienne du champ magnétique mesurée à Ain Boucherit est indiquée sur la troisième barre en partant de la gauche. La structure magnétique d'ensemble qui en résulte est notée de façon simplifiée sur la deuxième barre en partant de la gauche. Compte tenu de la conformation du terrain, les chercheurs ont été conduit à noter la pile sédimentaire, c'est-à-dire la succession des strates la composant, en deux séries distinctes observées en deux endroits séparés, les séries A et B. Les niveaux archéologiques, le niveau «F-Ain Boucherit-bas» (noté F AB-Lw) et le niveau «F-Ain Boucherit-haut» (noté F AB-Up) sont compris dans la description des séries A et B. Les point de mesure magnétiques sont notés par de petites flèches noires. Des indications sur les paléofaunes sont indiquées aussi ainsi que la nature grossière des roches.
Nous sommes parvenus au résultats essentiel, alors reformulons le : ce que disent les chercheurs, c'est donc que, compte tenu de l'ordre de grandeur temporel indiqué par l'ESR (forcément imprécis), et de la position de l'inversion magnétique située juste sous la strate archéologique F-AB-Lw la plus profonde, la seule façon de faire coïncider la structure magnétique observée à Ain Boucherit avec la succession connue des inversions magnétiques conduit à situer F-AB-Lw en bas du «Chron C2r» (voir ci-dessus), en d'autres termes au début de la période géomagnétique de Matuyama.
Cette période commence après l'inversion magnétique Gauss-Matuyama, qui est datée PRÉCISÉMENT (en termes géologiques) à 2,58 millions d'années. Nous voyons donc que si aucune erreur n'a été commise dans le raisonnement des chercheurs, l'ordre de grandeur de l'âge de F-AB-Lw est 2,6 millions d'années.
À l'échelle géologique, cette estimation ne peut qu'être relativement précise, puisque la date d'entrée dans la période géomagnétique de Matuyama EST BIEN SITUÉE DANS LE TEMPS.
Ainsi, nous voyons qu'au contraire de l'impression créée par l'article du Point, l'usage fait du paléomagnétisme par l'équipe Sahnouni n'a pas consisté à placer leur strate dans une très longue période géomagnétique, mais – ce qui est bien plus utile – établir sa proximité avec une inversion magnétique bien identifiée et bien datée (au sens géologique du terme).
Parvenu à ce stade de compréhension du travail de datation effectué par l'équipe du professeur Sahnouni, je n'ai donc pu qu'être encore plus perplexe à propos de l'imprécision suspectée par mon confrère. Non seulement la datation ne résultait pas d'un emploi naïf et direct du paléomagnétisme (comme l'article du Point en donne l'impression), mais elle devait pour être comprise être combinée avec l'emploi de l'ESR afin de situer de façon PRÉCISE (au sens géologique du terme) la structure paléomagnétique des roches d'Ain Boucherit.
Bien entendu, les chercheurs ont voulu préciser davantage les dates. Pour cela, ils ont modélisé la sédimentation à l’origine de la pile sédimentaire d’Ain Boucherit. Comme lors de leur emploi du paléomagnétisme, cette démarche n'a rien de naïf: les chercheurs signalent quelles hypothèses ils font. En particulier, ils disent supposer que les sédiments se sont accumulés régulièrement pendant les millions d'années ; et ils disent décider de négliger l’occurrence possible d'éventuels phénomènes de compactage.
Par cette démarche de modélisation, ils aboutissent à dater les deux strates archéologiques : la plus profonde à 2,44 ± 0,14 millions d’années et la moins profonde à 1,92 ± 0,05 million d’années.
Les faunes sont d'accord
Ce résultat une fois acquis, les chercheurs ont voulu le croiser avec des résultats obtenus par une toute autre méthode : la datation biochronologique. C'est là qu'est intervenu Jan van der Made du Musée des Sciences Naturelles de Madrid en Espagne. Ce paléontologue a examiné les faunes fossiles découvertes au sein des deux strates archéologiques et a tenté de les dater.
On sait en effet que dans un écosystème donné, chaque période géologique est caractérisée par ses propres espèces animales et sa propre flore. En étudiant le degré d'évolution des espèces découvertes dans les strates contenant des fossiles, on peut ainsi échafauder une biochronologie, c'est-à-dire une histoire évolutive des faunes et des flores de l'écosystème considéré. Poursuivi dans toute l'Afrique, ce travail collectif a conduit à une histoire évolutive des faunes africaines, dont les époques ont été datées en exploitant le fait qu'en Afrique de l'est, les strates sédimentaires sont intercalées de couches de couches volcaniques datables. Cette histoire évolutive panafricaine s'applique-t-elle à l'Afrique du nord?
Oui, car à Ain Boucherit, les chercheurs ont découvert un assemblage d'ossements d'animaux typiques de la savane, ce qui suggère un écosystème suffisamment comparable à celui de l'Afrique de l'est. Ainsi, ces vestiges osseux d'équidés, de bovidés, de suidés (cochons), de mastodontes et autres éléphants, de rhinocéros, de hyènes, de crocodiles, etc., se rencontrent aussi ailleurs en Afrique.Toutefois, m'a indiqué le professeur Sahnouni, la plupart des ossements découverts sur le site appartiennent à de petits bovidés et équidés, ce qui semble caractéristiques des proies les plus accessibles pour des chasseurs (qui étaient peut-être surtout des charognards). L'examen de ces faunes a conduit Jan van der Made à positionner la strate archéologique la plus profonde à entre 2,58 et 1,94 millions d’années. Ainsi, deux méthodes indépendantes (le paléomagnétisme combiné à la datation ESR et à la modélisation de la sédimentation d'une part et la biochronologie d'autre part ont produit des conclusions cohérentes quant à la période large dans laquelle placer les strates archéologiques.
Conclusion de votre blogueur sur le point 1/ : la démarche de datation du site d'Ain Boucherit est solide et fiable ; il faut refaire indépendamment ce travail considérable pour éventuellement y déceler une erreur.
Que conclure sur la datation d'Ain Boucherit? A/ sur le plan scientifique.
Tout ce que je viens de raconter illustre l'ampleur du travail de fond qui fut nécessaire afin de dater le mieux possible les strates archéologiques d'Ain Boucherit. Cela montre que la présentation qui en a été faite par mon confrère était trop rapide. En réalité, le travail de datation accompli sur le site d'Ain Boucherit, loin de pouvoir se réduire à un curieux emploi naïf du paléomagnétisme (qui aurait été publié dans Science) a toutes les apparences d'avoir été méticuleux, prudent, systématique, du moins autant selon mon expérience, que d'autre travaux de datation du même genre menés ailleurs en Afrique pour dater des terrains anciens à millions d'années.
Dès lors, la découverte algérienne me semble devoir être prise au sérieux, et il est temps dans ce court article (cela m'arrive de plaisanter!) de dire pourquoi elle me semble si importante. Brossons pour cela la notion d'Oldowayen et le statut de cette culture matérielle dans la préhistoire.
L’Oldowayen est le nom donné à une très ancienne culture matérielle dont les premières manifestations archéologiques sont des outils vieux de 1,8 millions d’années trouvée en 1936 par Louis et Mary Leakey au fond de la gorge d’Olduvaï en Tanzanie. Depuis, les découvertes de ce type de galets modifiés et d’éclats tranchants ou d’os de grands mammifères portant des traces de découpe, se sont multipliées en Afrique de l’est ; certaines, en association ou, du moins, à proximité de restes de formes préhumaines. Les préhistoriens en sont donc venus à penser que le vaste complexe des sites oldowayens documente l’émergence des tout premiers humains, en d’autres termes d’Homo, mais d’un Homo facteur d’outil, que l’on a pour cette raison surnommé l’Homo faber, c’est-à-dire l’homme artisan. Dans cette vision, l’évolution de certains australopithèques en de premiers humains (Homo habilis, l’homme habile) est donc liée à l’outil, dont l’usage est vu comme le propre de l’homme.
Cette conception de notre émergence s’est ensuite progressivement nuancée à mesure que les préhistoriens remarquaient l’existence de variations entre les sites oldowayens, et que leur ancienneté augmentait considérablement. Ainsi, au début des années 1990, Sileshi Semaw découvrit à Gona en Éthiopie les plus anciens outils oldowayens connus ; ils sont vieux de 2,6 millions d’années. Cette découverte est à rapprocher de celle, en 2013 à Ledi-Geraru en Éthiopie, de LD 350-1, un fragment de mâchoire datant de 2,8 millions d'années, qui serait le plus ancien vestige humain connu. Même s’il est très discuté, LD 350-1 placerait les débuts du genre Homo vers 2,8 millions d’années.
Puis, en 2015, cette idée s'est troublée quand l’équipe de Sonia Harmand (formée par Hélène Roche, qui est une codécouvreuse du site de Gona) a découvert au Kenya le Lomekwien. Cette industrie lithique, désormais la plus ancienne connue, est assez fruste, puisqu’elle consiste seulement à débiter de grands éclats tranchants par percussion sur une enclume (une pierre). Pour autant, son âge de 3,3 millions d’années rend difficile d’attribuer l’invention de l’outil à Homo, ni d’ailleurs celle de tout l’Oldowayen : après tout, l’usage d’outil a pu être la caractéristique d’un certain stade évolutif des homininés (les descendants du dernier ancêtre commun du chimpanzé et de l’homme, vous vous rappelez?), dont certaines formes sont les ancêtres d’Homo et d’autres seulement des cousins.
L’émergence d’Homo est donc manifestement un phénomène plus compliqué que ce que l’on pensait, mais, malgré la découverte du Lomekwien, une constatation simple demeurait : tant le Lomekwien que l’Oldowayen se rencontrent en Afrique de l’est, qui, dès lors, apparaissait comme le berceau de l’humanité.
C'est cela que la découverte d'Ain Boucherit relativise. Ce site remonte à l’Oldowayen ancien, et – conjonction jusque-là jamais observée sur un site aussi ancien – ses deux strates archéologiques contiennent simultanément des outils oldowayens et les os sur lesquels ils ont été employés! En effet, ses galets aménagés et des éclats façonnés à partir du calcaire et du silex d'anciens lits de ruisseaux environnants sont accompagnés de nombreux ossements fossiles des espèces mentionnés plus haut. Les outils ont manifestement été employés pour traiter des carcasses, puisqu'un bon nombre des ossements d'Ain Boucherit portent des traces de découpe ou de percussion.
Selon les chercheurs, les caractéristiques fines des outils d’Ain Boucherit poussent à les rapprocher de ceux de Gona, vieux de 2,6 millions d'années. Or depuis les années 2000, on connaît aussi des sites oldowayens en Afrique du sud à Sterkfontein et à Swartkranz daté de 2,19 millions d’années. Il apparaît ainsi que dès les débuts de l’Oldowayen, vraisemblablement entre 2,6 millions d’années (Gona) et 2,4 millions d’années (âge d’Ain Boucherit), les porteurs de l’Oldowayen se sont déplacés sur de grandes distances à l’intérieur de l’Afrique.
Cette constatation pousse à faire des porteurs du premier Oldowayens des humains : la mobilité sur de grandes distances est en effet l’une des caractéristiques jamais démenties de l’humanité.
Pour l’auteur de ces lignes, cette impression se renforce si l’on compare le phénomène de l’émergence du premier Oldowayen – supposé humain – à celui de l’émergence des premiers Homo sapiens, il y a entre 500000 à 300000 ans. L’émergence d’H. sapiens aussi, a longtemps été censée ne pouvoir s’être produite qu’en Afrique de l’est. Or, après avoir compilé l’ensemble des données disponibles sur l’émergence en Afrique de l’humanité moderne, un consortium de climatologues, de paléoanthropologues et de préhistoriens est récemment parvenu à la conviction que le berceau d’H. sapiens est en réalité le continent africain dans son ensemble (à ce propos lire dans Pour la science l'article Homo sapiens : un nouveau paradigme ?). Une contribution majeure à cette réalisation est l'identification à Jebel Ihroud d'H. sapiens archaïques vieux de plus de 300000 ans ; Jean-Jacques Hublin est l'un des auteurs de la découverte de ces anciens H. Sapiens, dont la datation a aussi été une affaire complexe, mêlant plusieurs méthodes comme à Ain Boucherit.
La comparaison entre l'émergence du genre Homo et celle d'H. sapiens suggère donc que le berceau africain a pu fonctionner à l’identique lors de l’émergence du genre Homo – la spéciation d’Homo habilis – et lors de la spéciation d’H. sapiens. Comme celui d’H. sapiens, le berceau africain d’Homo semble avoir été multirégional, voire pan africain.
Cette conclusion – que je trouve raisonnable, puisque c'est aussi la mienne ! – n'est rien d'autre que celle du professeur Sahnouni, puisque dans le communiqué de presse qui a accompagné la sortie de l'article de son équipe dans Science, il déclarait:
“the Ain Boucherit archaeology, which is technologically similar to the Gona Oldowan, shows that our ancestors ventured into all corners of Africa, not just East Africa. The evidence from Algeria has changed earlier view regarding East Africa being the cradle of humankind. Actually, the entire Africa was the cradle of humankind”.
Ce que, de mon mieux, je traduis ainsi:
«les vestiges archéologiques d'Ain Boucherit, qui, d'un point de vue technique, sont à rapprocher de l'Oldowayen de Gona, montre que nos ancêtres se sont aventurés dans tous les coins de l'Afrique, pas seulement en Afrique de l'est. Ces nouveaux indices algériens font évoluer la vision ancienne selon laquelle l'Afrique de l'Est serait le berceau de l'humanité. En fait, c'est l'Afrique entière qui a été le berceau de l'humanité.»
Une conclusion, qui me semble d'autant plus plausible que l'on sait depuis 2018 que les sites sud africains de Sterkfontein et de Swartkrans ont eux aussi livré des assemblages oldowayens datant de 2,2 millions d'années. Pendant les premiers centaines de milliers d'années d'évolution du genre Homo, des Oldowayens, très vraisemblablement humains, se sont ainsi répandus dans toute l'Afrique. Du reste, est-ce si étonnant, puisque dès 1,8 million d'années, des groupes humains ont laissé des fossiles à Dmanisi en Géorgie, donc hors d'Afrique?
Que conclure sur la datation d'Ain Boucherit? B/ sur le plan national français.
Après l'émergence du genre Homo, sa sortie d'Afrique est la plus grande énigme paléoanthropologique actuelle. Quand a-t-elle commencée? S'est-elle produite en plusieurs épisodes identifiables, ou, alors, l'Afrique a-t-elle continuellement émis des gens depuis qu'il y en a?
Pour progresser dans la résolution de ces énigmes, l'exploration archéologique de l'Afrique du nord est cruciale, puisque c'est notamment à partir de là que l'on accède à l'Eurasie. Et quel est le plus grand pays d'Afrique du nord? L'Algérie. Et qui connaît le terrain en Algérie? Les Algériens.
Dès lors, l'intérêt scientifique de la France est de solliciter des Algériens des collaborations scientifiques mutuellement profitables afin de pouvoir participer à la découverte de ce que l'Afrique du nord doit nous révéler sur notre passé humain. Manifestement, il y a en Algérie des chercheurs de niveau mondial, capable de former des doctorants, notamment français, sur un terrain archéologique extraordinaire ; et il y a en France une expérience technique et des équipements qui pourraient être rendues utiles dans le cadre de telles coopérations.
Or voici ce que l'on lit dans une prise de position du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) d'Alger à propos de l'article du Point (les guillemets " encadrent des citations de Farid Kherbouche, le directeur du CNRPAH) :
«"le professeur J.-J. Hublin, invoqué du côté français, n’est spécialiste ni des méthodes de datation, ni des faunes de l’époque, ni archéologue. Il est spécialiste de la paléoanthropologie, qui s’intéresse aux restes humains (crânes) de la période des Homo sapiens (300 000 ans jusqu’à maintenant). Chronologiquement, il ne va pas jusqu’à 2,4 millions d’années». Une partie de la presse française a mis en avant ce chercheur pour discréditer les découvertes algériennes. «Ils nous rendent service avec une polémique, cela fait parler encore plus de la découverte», poursuit notre interlocuteur (Farid Kherbouche).
Il faut dire que la partie française n’est pas à sa première tentative de jeter le discrédit sur des recherches algériennes. C’est devenu même une constante. Il se souvient : "Dans les années 2009-2010, lorsque l’on avait publié que le site de Aïn Hanech avait 1,8 million d’années, les chercheurs français ont contesté, disant qu’il n’avait pas plus d’un million d’années."»
Si cela est vrai – et on a envie d'y croire après cette longue analyse –, il y a quelque chose à améliorer dans les rapports entre les chercheurs français et ceux de l'Algérie.
Sérieux travail d'investigation.
L'article semble tenir. Le "berceau" est-africain était une hypothèse qui rencontre des contradictions scientifiques. De là à penser que la localisation du site puisse poser un problème "historico-psychologique" à certains est plus que regrettable.
Merci pour vos commentaires : je souscris à l'idée qu'avoir le «berceau de l'humanité» chez soi n'est qu'un enjeu nationaliste sans importance. Ce qui compte, c'est que la nouvelle découverte algérienne contribue à l'idée que l'Afrique dans son ensemble a fonctionné comme une sorte de système à sélectionner les lignées humaines, à commencer par les premières, celles qui ont initié le genre Homo. Après tout, parmi les grands singes, il y a aussi les orangs outans, qui vivent en Indonésie dans un climat tropical humide, comparables aux climats de nombre de régions africaines. Pourquoi n'est pas là que des lignées humaines, c'est-à-dire des lignées de grands singes sociaux dotés d'une culture transmissible et avantageuse pour la démographie de leur espèce son apparues? Pourquoi en Afrique? Et pourquoi aussitôt apparues quelque part, ces lignées ont-elles été présentes dans toute l'Afrique, comme nous le montre la découverte algérienne? Pourquoi? Le continent africain a quelque chose de particulier s'agissant de la spéciation de lignées de grands singes culturelles.
A la lecture de cette présentation, on a l'impression que l'article du point résulte d'une lecture trop rapide ayant un à priori critique négatif de l'article publié par l'équipe algérienne. il m'a semblé que le critique déduit de la datation ESR de la base de la série sédimentologique l'âge de1,92 ± 0,18 million d’année. Il en déduit alors "un peut rapidement" que le paleomagnétisme ne peut corriger cette date et que les sédiments trouvés au dessus ont forcemment moins de 2 millions d'année. merci de la présentation pédagogique de la méthode utilisée pour recaler la série et la vieillir. l'analyse faite montre bien que la technique de datation est sérieuse même si elle reste probablement à confirmer par d'autres méthodes de datation de la série.
Bonjour à tous,
"A la lecture de cette présentation, on a l'impression que l'article du point résulte d'une lecture trop rapide ayant un à priori critique négatif de l'article publié par l'équipe algérienne. il m'a semblé que le critique déduit de la datation ESR de la base de la série sédimentologique l'âge de1,92 ± 0,18 million d’année. Il en déduit alors "un peut rapidement" que le paleomagnétisme ne peut corriger cette date et que les sédiments trouvés au dessus ont forcemment moins de 2 millions d'année. " Je vois pas personnellement que la date réelle est toujours proche de la date théorique parfois on déduit une différence de milliers d'années alors que la trouvaille est un trésor dont la date réelle ne change rien dans le sujet. Le plus nécessaire c'est de continuer les recherches et surtout continuer à les financer