L’histoire du scorpion et de l’anus perdu
Que seriez-vous prêts à sacrifier pour, dans une situation difficile, rester en vie ? Dans le récent film Snow Therapy, du Suédois Ruben Östlund, Tomas abandonne femme et enfants à leur sort lorsque la famille est menacée par une avalanche.
En 2010, le film 127 heures, du Britannique Danny Boyle, racontait l’histoire vraie de l’alpiniste Aron Ralston. Coincé par un rocher, il est obligé de se séparer… de sa main, avec un canif, pour se libérer.
Et chez les bestioles ? Nous connaissons tous l’histoire des lézards qui perdent leur queue pour échapper à un prédateur. Ce phénomène est nommé l’autotomie, à ne pas confondre avec l’autonomie. On le rencontre chez les lézards, mais aussi chez les geckos, les scinques, les salamandres… tous pouvant laisser un bout de queue gigotant pour détourner l’attention de celui qui voudrait les dévorer.
C’est aussi le cas chez certaines araignées, notamment les argiopes, qui peuvent se séparer de quelques pattes, par exemple quand ces membres ont été piqués par des abeilles ou des guêpes.

Une araignée du genre Dolomedes amputée de deux pattes. Elle se prend pour un insecte ! © flagstaffotos.com.au
D’autres cas sont plus extrêmes. Ainsi, des concombres de mer n’hésitent à éjecter certains organes internes pour se débarrasser d’un importun. Autre exemple plus étonnant, les rats épineux (des rongeurs d’Afrique et d’Asie du genre Acomys) peuvent supporter la disparition de grands pans de peau. Qui plus est, la peau perdue se régénère complètement en quelques jours ! J’en avais parlé dans les colonnes de Pour la Science ici.

Un rat épineux Acomys kempi peut se débarrasser d’une grande partie de sa peau dorsale (l'animal n'a ici pas été maltraité, il a juste été manipulé) pour échapper à un prédateur. Elle se régénère en quelques semaines. © J. Goheen
Venons-en à la bestiole du jour, un scorpion ! Camilo Mattoni, de l’Université de Cordoba, en Argentine, a découvert que les scorpions d’un groupe Sud-Américain, Ananteris, pouvaient eux aussi se passer de leur queue.
Ce phénomène, volontaire, serait assez fréquent. De fait, de cinq à huit pour cent des scorpions observés avaient un moignon plutôt qu’une queue.
Ils n’avaient donc plus de dard venimeux. Mais il y a un autre problème, plus inquiétant encore. En effet, chez les scorpions, l’anus est situé à l’extrémité de l’appendice caudal, plus précisément au niveau du cinquième segment, juste avant le dard. Que se passe-t-il alors après l’autotomie, puisque la queue ne se régénère pas ?
L’extrémité segmentée cicatrisant, le tube digestif est donc bouché. Les excréments s’accumulent donc, comme on peut le voir ici :

Chez ce scorpion qui a perdu sa queue, les excréments s’accumulent, ce sont les masses blanches indiquées par la flèche noire. © C. Mattoni.
La cicatrisation dure quelques jours.

Chronologie de la cicatrisation. A, une heure avec l’autotomie. B, Un jour après. C, Deux jours après, une cicatrice marron se développe. D, trois jours après. E, quatre jours après, la cicatrice est quasi-complète. F, cinq jours après, la cicatrice est complète. G, 10 jours après, la cicatrice s’assombrit. H, 25 jours après, la cicatrice est définitive. © C. Mattoni.
Un scorpion dépourvu de queue, et donc de dard, ne peut plus capturer de grosses proies, et est donc obligé de se rabattre sur des petites. Néanmoins, les excréments s’accumulent… dans les segments de queue restants. Que se passe-t-il ?
Dans certains cas, la pression toujours plus forte de ces déchets contraint un autre segment de la queue à se rompre. Mais ce soulagement n’est que temporaire, puisqu’un nouveau processus de cicatrisation se met en place.
Les scorpions amputés peuvent survivre presque un an (environ huit mois) dans ces conditions. Mais, sans dard pour se défendre ou se nourrir ni moyen d'évacuer ses excréments, c’est sans doute une an(n)us horribilis !
Pour en savoir plus :
- C. Mattoni, Scorpion sheds « Tail » to escape : consequences and implications of autotomy in scorpions (Buthidae : Ananteris), in PLoS ONE, vol. 10(1), e0116639, 2015.
- A. Seifert et al., Skin shedding and tissue regeneration in African spiny mice (Acomys), in Nature, vol. 489, pp. 561–565, 2012.
- P. Flammang et al., Biomechanics of adhesion in sea cucumber cuvierian tubules (Echinodermata, Holothuroidea), in Integrative and Comparative Biology, vol. 42, pp. 1107-1115, 2002.
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