Pourquoi j’ai pas mangé mon père… mais ma mère !
Le mercredi 8 avril sort sur les écrans Pourquoi j'ai pas mangé mon père, de Jamel Debbouze.
Dans ce film d’animation, Édouard, le fils aîné du roi des simiens, vit à l’écart des siens qui l’ont jugé trop malingre pour prétendre au trône. À malingre, malingre et demi, car l’individu est futé et imaginatif : il invente le feu, la chasse, l’habitat moderne… Pas rancunier, il souhaite partager avec sa tribu ses nombreuses découvertes révolutionnaires, mais rien ne se passe comme prévu. Et voilà tout ce petit monde entraîné vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père !
On reconnaît une (libre) adaptation du livre du Britannique Roy Lewis Pourquoi j’ai mangé mon père, paru en 1960. Cette fois, l’histoire est racontée par Ernest, le fils d’Édouard, l’inventeur prolifique qui bouleverse l’ordre établi, pas nécessairement en bien. De fait, ses trouvailles n’ont pas que de bons côtés (on voit là une référence à la science en général). Par exemple, la découverte du feu conduit à l'incendie accidentel de la savane. Il faut donc en finir avec ce dangereux individu qui perturbe le monde. Le titre vous donne une idée de ce qu’il advient de lui.
En fait, Édouard est le frère d'Oncle Vania (chez Roy Lewis, du point de vue d'Ernest, le héros, vous me suivez ?), mais aussi (dans le BOB) le cousin de Rahan, le personnage créé par Roger Lecureux et André Chéret, dont les aventures étaient racontées dans Pif Gadget dès les années 1970. Édouard n’a qu’à bien se tenir, car le Fils des Âges farouches a tout inventé, le téléphérique…
…le microscope…
…et même le Kite surf !
Quittons les humains, ceux qui mangent leur père, ceux qui ne le mangent pas et ceux qui hésitent, pour rejoindre la bestiole du jour, j’ai nommé l’araignée Stegodyphus lineatus.
Quel rapport avec ce qui précède ? A-t-on l’habitude de dévorer son père chez cette espèce ? Non, mais sa mère… oui ! C’est ce qu’ont découvert Yael Lubin, de l’Université Ben Gourion du Néguev, en Israël, et ses collègues, dont l’étudiant Mor Salomon, premier signataire. C’est une version extrême des soins maternels et des sacrifices consentis pour aider sa progéniture ! Ceci a été réalisé par des professionnels, ne tentez pas de le faire chez vous !
L’animal, qui atteint jusqu’à 15 millimètres de longueur (pour les femelles), vit dans les régions semi-arides du Proche-Orient jusqu’en Asie Mineure. Lorsque les petits sortent du sac où étaient enfermés les œufs (avec l’aide de la mère), ils sont sans défense et à la merci de tout. Ils s’accrochent à la mère, qui les aura toujours sur le dos… Dans un premier temps, ils sont nourris par un liquide nutritif que la mère régurgite, un mélange de proies et de ses propres tissus.
Puis, au bout de deux semaines, ingratitude incarnée, les jeunes percent de leurs crochets (des chélicères) l’abdomen maternel et le vident de toute substance, ne laissant qu’un exosquelette vide…
Pendant la régurgitation, la mère perd 40 pour cent de sa masse. 55 pour cent supplémentaires seront ingurgités après le matricide. Reste 5 petits pour cent qui ne finissent pas dans le ventre des jeunes affamés.
La victime ne fait rien pour s’échapper. Elle se suicide.
Ce processus, nommé matriphagie, a été découvert par l’Allemand Ernst Kullmann dans les années 1970. Quoi de nouveau alors ? L’étude mentionnée révèle que la mère prépare très bien le dîner, puisqu’elle autodigère ses propres tissus pour faciliter le travail de ses bambins.
Des femelles vierges découpées
Pour le montrer, Mor Salomon a découpé des araignées Stegodyphus lineatus à plusieurs stades, de la femelle vierge jusqu’à celle prête à être dégustée. Les tissus liquéfiés, c’est-à-dire digérés par les propres enzymes maternels, y sont de plus en plus abondants.

À mesure que les petits grandissent, les tissus de la mère (dans son abdomen) se liquéfient (en violet, notés LT). © M. Salomon et al., J. of arachnology
Plus étonnant encore. Jusqu’à un certain degré d’avancement, le processus est réversible. Le point de non-retour est seulement quelques jours avant le festin final. Ce qui permet d’avoir de nouveaux descendants lorsque, par exemple, ceux de la couvée précédente ont été dévorés par un mâle infanticide…
D’autres cas de matriphagie ont été répertoriés chez des insectes, des scorpions, des vers nématodes… Impossible chez les humains ? C’est vrai, certains préfèrent leur grand-mère… on peut le voir ici !
Pour en savoir plus :
- M. Salomon et al., Dramatic histological changes preceding suicidal maternal care in the subsocial spider Stegodyphus lineatus (Araneae: Eresidae), Journal of Arachnology, vol. 43, pp. 77-85, 2015.
- Et sur Scilogs, dans le blog Bafouilles archéologiques, une autre variation sur le thème de Pourquoi j’ai mangé mon père.
cela me rappelle une histoire Toto ...
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