Alzheimer : l’eau du robinet pourrait être en cause
200 000 personnes sont touchées chaque année en France par la maladie d’Alzheimer. Les causes de ce fléau n’étant pas réellement identifiées, les chercheurs s’interrogent sur d’éventuels facteurs environnementaux. Hier, une étude parue dans la revue Neurotoxicology suggère que le plomb, contenu dans certaines peintures ou tuyauteries, pourrait favoriser l’apparition de la maladie.

En 2008, une première étude avait déjà montré que le plomb réduisait certaines zones du cerveau, notamment le cortex préfrontal qui orchestre de nombreuses fonctions cognitives.
Une étude au long cours
Les chercheurs ont observé l’apparition des signes de la maladie d’Alzheimer chez des macaques suivis sur une durée de 23 ans. C’est une des plus longues études expérimentales menées à ce jour, dans ce domaine. Le but était d’observer comment vieillissait le cerveau de ces animaux, dont certains avaient été exposés à des doses de plomb comparables à ce que recevaient certains enfants dans des logements contenant du plomb (peintures, tuyauteries, robinets) jusque dans les années 1950.

Les protéines Tau, dans les neurones, peuvent se désagréger et former des enchevêtrements qui paralysent le trafic interne des neurones et aboutit à leur mort. C'est ce type de transformation que les chercheurs ont observé chez des macaques âgés ayant été exposés, jeunes, à du plomb.
Un empoisonnement du cerveau
Les biologistes ont observé trois effets principaux : la présence accrue de plaques d’amyloïde, le principal marqueur de la maladie, mais aussi d’enchevêtrements de protéine tau, qui peuvent paralyser les systèmes internes de transport des neurones. Enfin, ils ont relevé des indices suggérant que le plomb pourrait modifier l’ADN des singes qui y sont exposés tout petits.

Les clichés de droite montrent, au microscope, les "protéines tau phosphorylées", c'est-à-dire toxiques, chez des singes exposés tout jeunes au plomb. Les clichés de gauche proviennent de singes "sains".
L’hypothèse est donc celle de dysfonctionnements du cerveau provoqués par des modifications épigénétiques liées à l’absorption de plomb. Il est toutefois encore trop tôt pour conclure à un effet avéré, le nombre d’animaux testés étant encore faible (il a fallu les garder pendant un quart de siècle) et les études du même type totalement manquantes.
Génération alzheimer ?
Depuis 1995, il est interdit d’installer des canalisations en plomb dans les logements en France. Mais pendant longtemps la « plomberie » portait bien son nom et les gens buvaient de l’eau qui pouvaient exposer leur cerveau à des concentrations non négligeables de plomb. Cette génération sera-t-elle plus durement frappée par Alzheimer ?
Aujourd’hui, on estime qu’environ 5000 enfants sont encore frappés de saturnisme, une maladie causée par des concentrations trop élevées (supérieures à un dixième de milligramme par litre) dans le sang. Ce chiffre est en recul, mais les conséquences à long terme pour tous ceux qui ont vécu à « l’ère du plomb » au cours des années précédentes, restent encore à évaluer.
D'après vos conclusions cette étude aurait quand même du "plomb" dans l'aile... 🙂
bon site pour notre bien