La politique? On s’en fout, dit un journaliste de la BBC. On veut du « Hollande-Gayet »

14.01.2014 | par Sébastien Bohler | Non classé

Le tournant social-libéral ? Le pacte de responsabilité ? L'inversion du chômage ? La Centrafrique ? Eh oui, tous ces thèmes seront abordés à la conférence de presse de François Hollande à 16 h 30 aujourd’hui, devant 600 journalistes de la presse nationale et internationale.

Pourtant, un seul retient leur attention : qui sera la future première dame ? Valérie Trierweiler va-t-elle sortir de l’hôpital pour être reconduite à l’Elysée, pendant que la pauvre Julie Gayet se morfondra dans son appartement désormais vide ? Ou bien Valérie sera-t-elle éconduite, pour un changement de premier plan dans la vie du Président ? Petit exemple de ces jeux de devinettes, sur le plateau d’Europe 1 :

En fait, certains n'ont aucun complexe à reconnaître que l'actualité politique passe au second plan. Hugh Schofield, journaliste anglais de la BBC le disait même ce matin : « les décisions politiques et sociales de Hollande, on s’en fout. (à 81 : 36 de l'enregistrement) » Ils attendent tous ça. Des affaires de coucherie.

Une histoire du couple à travers les âges

Frivole, certes. Mais si ça marche, c'est peut-être parce que nous serions « câblés » cérébralement pour cela. Eh oui, Homo sapiens aime savoir qui couche avec qui, et il y a des raisons à cela. Des raisons qui remontent aux origines de notre humanité. En un temps où, nous disent les biologistes évolutionnistes, se sont formés les premiers couples.

Couple australopithèques

A quelle époque sont apparus les premiers couples dans l'espèce humaine? Cela reste bien difficile à déterminer.

Au sein de l’espèce humaine, à la différence de ce qui se passe chez les chimpanzés, se serait développée une forme de monogamie avantageuse pour les nouveaux-nés très fragiles et ayant besoin d’un maximum de présence parentale autour d’eux. Mais dans cette formation de couples, chacun serait resté attiré par d’autres aventures potentielles lui permettant de maximiser sa descendance. Chaque membre du couple aurait donc cherché à aller voir ailleurs tout en retenant son conjoint près de soi, en le surveillant en quelque sorte.

Pourquoi le cerveau aime les histoires de coucheries

Le couple serait alors devenu un lieu de mensonge subtil où il était vital de pouvoir détecter les intentions de l’autre pour ne pas se faire avoir au grand jeu de l’évolution. Or cette faculté d’identification des états mentaux d’autrui se nomme Théorie de l’esprit et culmine dans l‘espèce humaine, où elle mobilise certaines régions bien définies de norte cerveau.

Theory of mind

Certaines zones du cerveau sont spécialement activées lorsque nous cherchons à savoir à quoi quelqu'un pense. Par exemple, pour savoir si un conjoint nous trompe...

Nous sommes donc très intéressés par les situations où il faut deviner qui couche avec qui, car c’est face à ce type d’interrogation que notre espèce aurait acquis sa « théorie de l’esprit ». Dans ce genre de situation, ces zones de notre cerveau sont fortement sollicitées.

Piégés par notre cerveau

C’est une des facettes les plus importantes de notre humanité qui se révèle ici. Nous la jugeons frivole, mais si elle l’est c’est uniquement parce que le fait de se livrer à ce genre de questionnements à propos de François Hollande n’a aucune pertinence par rapport à la véritable fonction de ces zones de notre cerveau pour notre cas personnel. Il y aurait une pertinence si François Hollande était un de nos proches, mari ou ami, et qu’il pouvait être un des rouages du jeu de séduction et de tromperies que nous vivons dans nos situations conjugales respectives. Nous sommes donc pris par le jeu de l’image et de l’identification, comme lorsque nous regardons un feuilleton télévisé : cela active les zones du cerveau dont nous avons besoin pour comprendre les intentions des autres, mais cela n’a aucune connexion avec notre vie.

 


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