Le « paradoxe de Ribéry » : comment l’absence d’un grand joueur profite à son équipe

18.06.2014 | par Sébastien Bohler | Non classé

Tout le monde le voit en ce moment : l'équipe de France joue mieux sans sa star Franck Ribéry. Et surtout, l'attaquant vedette Karim Benzema marque des buts et explose littéralement. Au point que Pelé, Zidane et Ronaldo lui lancent des fleurs.

ribéry

 

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Hasard ou coïncidence? L'éclosion de Benzema survient à un moment où Ribéry n’est pas là. Comme si Benzema avait vécu dans l’ombre de Ribéry, et qu’une fois celui-ci sur la touche, il se révèle.

Goal Benzema

La science se penche sur le foot

Selon le site de la revue Science, une étude va paraître prochainement dans le journal Psychological Science, revue réputée où sont publiées régulièrement d'importants travaux de psychologie expérimentale, études quantifiées et contrôlées ayant un fort impact sur la communauté scientifique internationale. Selon l'éditorialiste de Science, les chercheurs auraient examiné les résultats de toutes les équipes au mondial de 2010 et aux premiers matchs de 2014 pour s’apercevoir qu’il existe un taux maximal de stars à ne pas dépasser dans une équipe, si on veut qu’elle soit performante. N’avoir que des stars dans une équipe est un boulet parce qu’elles veulent toutes avoir le ballon et ont du mal à travailler ensemble. Un phénomène qu’on observe aussi au basket, où un taux maximal de 60 pour cent de stars est tolérable, seuil au-delà duquel les résultats s’effondrent.

Trop de stars tuent l'équipe

L’idéal est une proportion raisonnable de grosses personnalités (30 pour cent) et un bataillon de joueurs talentueux mais pas encore trop sûrs de leur valeur, qui travaillent pour le collectif et qui ont tout à prouver. Cela nous rappelle l’épisode Nasri. Samir Nasri était un des meilleurs joueurs individuellement, mais le sélectionneur Didier Deschamps ne l’a pas pris exactement pour la raison qu’invoquent les chercheurs : c’est une star, et trop de stars dans le même panier ça donne un panier de crabes. Une collision des égos qui peut tout faire exploser en vol.

Le précédent Cantona

Souvenons-nous de 1998 : l’entraîneur avait renoncé à sélectionner Cantona pour ne pas faire concurrence à Zidane. Et ça s’était avéré payant. Et déjà à l'époque, Thierry Ardisson se posait la question: "comment peut-on imaginer que l'équipe de France sera meilleure sans Eric Cantona?" (à la fin de l'enregistrement)

Comment pouvait-on imaginer que l'équipe de France serait meilleure sans Eric Cantona? Et comment pouvait-on imaginer que l'équipe de France serait meilleure sans Franck Ribéry? Et pourtant...

 

 

 


Un commentaire pour “Le « paradoxe de Ribéry » : comment l’absence d’un grand joueur profite à son équipe”

  1. Evelyne Répondre | Permalink

    Bonjour,
    Votre article me plait beaucoup. Votre analyse sur les bons résultats de l'équipe de France ainsi que l'impact des stars sur une équipe est très bien menée.

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