Suarez : les trois pulsions de la morsure
Les « dents de Dieu », le « cannibale du mondial », le « vampire des terrains » : le footballeur uruguayen Luis Suarez a écopé de tous les surnoms suite à son agression sur l’Italien Chiellini. La vidéo, il faut dire, est explicite.
Aussitôt, la toile s’est lâchée, et a révélé la diversité des représentations populaires de la morsure, des dents, de la dévoration. Voici quelques-uns des détournements les plus réussis de l'affaire:
Une version cinématographique qui renvoie au côté le plus animal, tandis que d'autres rappelaient d'éventuelles tendances psychotiques :
Les créations relatives aux thèmes canins étant également prisées:
Preuve que la morsure dans le domaine de l'humain charrie une foule de pulsions. Quelles sont celles qui animaient Suarez? Notons que l'intéressé n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déjà écopé de deux sanctions pour des faits équivalents, ce que nous rappelle cette vidéo :
C’est un donc un mordeur en série, et il peut être utile d'employer les méthodes de la criminologie pour décrypter son cas.
Le principal article de recherche publié à ce sujet remonte à 1984 et il consigne les travaux du psychologue R. A. Walter sur les causes psychologiques du comportement de morsure dans les affaires de meurtre ou d’agression.
R.A. Walter distingue dans sa recherche trois types de pulsions sous-jacentes à la morsure.
La morsure impulsive-agressive
Première pulsion de morsure : la morsure impulsive-agressive, que Walter constate dans les situations où l’agresseur ressent à la fois de la frustration et de l’incompétence. Ce type de comportement est déclenché par des situations particulières où l’agresseur éprouve des limitations pour imposer son désir, ou se sent dévalorisé.
Notons que dans le match contre l’Italie où l’incident a eu lieu, Suarez n’arrivait pas à faire la démonstration de ses talents comme dans les matches précédents. Un fort sentiment d’impuissance aurait donc pu déclencher ce geste.

La morsure sadique ou de domination convenait assez bien à Hannibal Lecter désireux de prouver son génie et sa puissance à tous ses ennemis.
La morsure sadique ou de domination
Deuxième pulsion de morsure : la morsure sadique. Pour Walter, elle a pour fonction de satisfaire le besoin de puissance, de domination, de contrôle et d’omniscience de celui qui la commet. Mordre est alors un geste d’emprise, de possession, de contrôle total comparable à celui du prédateur sur la proie.
Ces deux premiers types de morsure sont bien connus des psychologues de l’enfance qui rappellent que l’enfant vers l’âge de deux ans peut mordre par frustration ou par désir de domination. Le développement de la partie frontale de son cerveau qui intègre les règles de vie finit par supprimer ce réflexe. Ce développement n’a manifestement pas eu lieu chez ce footballeur.

Les rituels cannibales pouvaient comporter une forme d'appropriation des fluides vitaux des victimes, un thème qu'on retrouve dans le vampirisme.
La morsure ego-cannibalistique
Troisième pulsion de morsure : la morsure égo-cannibalistique, terme signifiant que l’agresseur remplit un besoin d’amplification de l’ego en annihilant, en consommant et en absorbant les fluides vitaux de sa victime. C’est la morsure du vampire, celle qui vise à s’approprier l’énergie de l’adversaire. Plus proche des cas psychiatriques, cette pulsion pourrait néanmoins ressurgir chez des individus à l’ego mal construit. Ce qui pourrait être le cas de Suarez.
En ce qui concerne son avenir sportif, nul ne sait quel champ de compétition lui est encore ouvert. Mais certains ont imaginé des duels entre spécialistes de la question qui pourraient s'avérer saignants:
Pour ceux qui ne connaîtraient pas la référence, petit rappel sur celui qui reste à ce jour l'auteur de la plus belle morsure de l'histoire du sport: Mike Tyson.
Comme quoi même les meilleurs ont un maître.
une histoire d'ogre quoi ... morsure par amour
en espagnol, aimer et manger se dit pareil ... comer
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