Les grands principes de la TCC du sujet âgé
Plusieurs ajustements du processus thérapeutique peuvent optimiser l'engagement et les résultats d'une thérapie cognitivo-comportementale chez le sujet âgé. Ces ajustements sont résumés comme suit :
1. Un rythme global lent : En raison d’une réduction de la vitesse de traitement de l'information et d’une augmentation du temps de réaction liées au vieillissement, il est souvent utile de ralentir le rythme général de la thérapie chez le sénior.
2. Parler plus lentement et clairement : En raison d’une altération fréquente de la perception auditive liée au vieillissement, il est important que le thérapeute parle lentement et que la prononciation soit claire, afin que la personne âgée ne loupe pas ou n’interprète mal tout ou partie des informations transmises. Par ailleurs, le patient peut considérer - à tort - qu’il est malvenu de demander au clinicien de parler plus fort ou plus distinctement.
3. Utiliser plusieurs canaux de communication : le thérapeute doit écrire, dire, montrer. Il est souvent très utile de présenter patient âgé une même infirmation selon différentes modalités afin de faciliter et de renforcer l’apprentissage. D’où l’intérêt de s’équiper d’un tableau blanc, d’un paperboard, de proposer des documents imprimés en gros caractères…
4. Planifier chaque séance : Cela inclut d’écrire l’ordre du jour de la séance sur un tableau blanc et de noter au fur et à mesure du déroulement de la session où l’on en est de la thérapie. Ainsi le patient âgé bénéficie de repères précis et avance en confiance dans sa prise en charge.
5. Éviter les « conversations de salon » et recentrer la discussion : Certains séniors parfois isolés sur le plan social ont tendance à discuter « de tout et de rien » avec leur thérapeute. Il est donc nécessaire dans ce cas de donner des repères au sujet afin de lui permettre de rester focus sur la thérapie et l’objectif thérapeutique de l’échange.
6. Encourager le patient à prendre des notes, s’il le souhaite : La prise de notes peut aider la personne âgée à se souvenir des informations-clés de la session; mais attention tout de même : si cela devient excessif on peut vite tomber dans la contre-productivité !
7. Fournir des exemples, favoriser les démonstrations voire les jeux de rôle le cas échéant : Des illustrations concrètes contribuent à rendre plus compréhensibles des sujets et des principes pouvant paraître complexes au premier abord. Exemples, démonstrations et jeux de rôle peuvent également être utiles avant de proposer au sujet de réaliser des tâches à domicile.
8. Commencer les exercices pratiques en séance : La mise en œuvre de tâches pratiques à réaliser au domicile doit être débutée en entretien, ce qui permet au soigné de poser des questions supplémentaires, et au soignant de voir si l’exercice a bien été compris.
9. Résumer et faire résumer : Pour le thérapeute, le fait de résumer ce qui a été dit et mis en œuvre aide le sénior à renforcer un comportement adapté et à mieux structurer sa pensée afin de poursuivre dans une voie salutaire. Le fait de demander régulièrement au patient de résumer les choses permet par ailleurs de vérifier que celui-ci a bien compris et retenu les directives données. Cette dynamique fournit au clinicien un retour d'informations précieux qui va lui permettre de ralentir ou d’accélérer le rythme, voire de présenter les consignes d'une manière différente.
10. Conseiller au patient de tenir un livret lui permettant d’organiser ses notes : Cela lui permettra de refaire certains exercices, d’effectuer certaines synthèses et d’évaluer sa progression tout au long de la thérapie.
11. Effectuer des feedbacks réguliers : Il est nécessaire de réaliser de manière régulière des liens entre les sessions, quitte à assister le patient dans cette tâche. Pour cela le thérapeute lui demande ce qu’il a appris ou ce qu’il a trouvé particulièrement utile lors de l’entretien précédent. L'objectif est de tisser des liens entre les différentes consultations afin de maintenir une continuité et une cohérence de prise en charge. C'est un exercice particulièrement utile avec la personne âgée; si celle-ci a du mal à se souvenir du contenu ou des exercices du dernier rendez-vous, le clinicien peut l’aider en mentionnant quelques informations essentielles afin de la mettre sur la voie.
12. Prolonger (un peu) la thérapie : Bien qu’une TCC soit une thérapie brève, il est bien souvent utile, comme nous l’avons vu pour le sujet âgé, de ralentir le rythme, d’utiliser divers canaux de communication, de résumer et de favoriser les feedbacks; cela nécessite généralement de prolonger la prise en charge de quelques rendez-vous supplémentaires pour que le protocole psychothérapeutique complet puisse être mis en œuvre. Les dernières consultations sont dédiées à l’évaluation de l’état clinique et au renforcement des progrès effectués. En outre, comme dans certains cas il peut être obligatoire de raccourcir la durée de chaque visite (par exemple en fonction de l’état de fatigue du sénior), le nombre total de séances peut quant à lui s’en trouver majoré.
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