Les faits alternatifs des psychanalystes sur le TDAH

Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS, professeur attaché à l’ENS

René Cassou de Saint-Mathurin, psychiatre, médecin-directeur de CMPP

 

(Version intégrale d'un article paru dans le Huffington Post.)

 

L’article de Gorana Bulat-Manenti, Gérard Pommier et Elsa Godart, censé avertir les parents contre le diagnostic de Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), est un chef d’œuvre de désinformation et de construction d’une vérité alternative. Examinons donc les principaux éléments de cette supercherie.

« Ce diagnostic n'est reconnu par aucune des classifications françaises des problèmes de l'enfance: ni la CIM10, ni la C.F.T.M.E.A. »

Il s’agit d’un mensonge éhonté.

La CIM10 est la classification internationale des maladies, 10ème version, publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé en 1990. Il s’agit de la référence mondiale pour tous les diagnostics médicaux.

Le TDAH est bien présent dans la CIM10, sous le code F90 et la dénomination « Troubles hyperkinétiques ». Même si le nom choisi est différent de TDAH, les critères diagnostiques ne laissent aucun doute sur la nature du trouble, et sont quasiment identiques à ceux du DSM-IV-TR[1]. En F90.0, les expressions « altération de l’attention » et « hyperactivité » sont même explicitement indiquées comme sous-types. Ce diagnostic était déjà présent dans la version précédente publiée en 1975, la CIM9, sous la dénomination « syndrome hyperkinétique », avec pour sous-types « trouble déficit de l’attention sans hyperactivité » et « trouble déficit de l’attention avec hyperactivité ». La version 11 de la CIM, actuellement en préparation et dont une version préliminaire est en ligne pour être discutée par les spécialistes du monde entier, a finalement pris le parti d’adhérer à la dénomination la plus répandue pour éviter toute ambiguïté : Attention deficit hyperactivity disorder.

Peut-on un instant imaginer que Gérard Pommier, psychiatre, fasse preuve d’une telle ignorance de sa propre spécialité médicale ? Il semble bien plus probable que ses co-auteurs et lui mentent délibérément pour faire croire au lecteur que ce diagnostic ne serait pas reconnu par l’Organisation mondiale de la santé, alors qu’il l’est depuis 1975.

Quant à la CFTMEA, il s’agit d’une classification franco-française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent, sans validité scientifique et inconnue hors de nos frontières. Un article précédent lui est consacré. Il semblerait logique que, si les psychanalystes contestent l’existence du TDAH, cette classification, d’inspiration psychanalytique, ne le reconnaisse pas. Mais là encore c’est un mensonge ! La CFTMEA inclut elle aussi les « troubles hyperkinétiques », avec comme sous-type « hyperkinésie avec troubles de l’attention », une équivalence explicite avec la catégorie F90 de la CIM10, et des critères diagnostiques reformulés à la sauce psychanalytique.

Du point de vue des familles, le problème n’est pas tant que le TDAH ne soit pas reconnu par la CIM et par la CFTMEA : il l’est. Le problème est que les psychiatres et les psychologues de formation psychanalytique refusent, dans les faits, de formuler de tels diagnostics, refusant ainsi aux enfants avec TDAH une reconnaissance de leur situation et une prise en charge adaptée.

"Il n'y a pas de norme du désir sexuel pour l'être humain. C'est même un mystère de savoir comment il se fait que l'espèce humaine a pu se perpétuer, tellement c'est pas naturel". Gérard Pommier, dans "Psychanalyse: la théorie sexuelle", Sophie Robert, 2012.

"Il n'y a pas de norme du désir sexuel pour l'être humain. C'est même un mystère de savoir comment il se fait que l'espèce humaine a pu se perpétuer". Gérard Pommier, dans "Psychanalyse: la théorie sexuelle", Sophie Robert, 2012.

 

« Quant à la Haute autorité de la santé (HAS) elle a recommandé ce diagnostic en passant par-dessus la tête des experts français, et elle s'appuie sur une classification américaine: le "DSM 5" »

Plus bas, il est également écrit : « Cette "Haute Autorité" a refusé la participation d'experts psychanalystes à ses travaux. »

Ce sont encore des mensonges.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2014 une recommandation de bonne pratique concernant le TDAH, que chacun peut consulter en intégralité sur son site.

Chacun pourra donc vérifier, pp. 86-90, la liste complète des participants aux différents groupes de travail qui ont produit ce document, et constater qu’il s’agit là d’un éventail très large de professionnels français et de leurs organisations représentatives, y compris de nombreux individus et organisations d’affiliation psychanalytique (notamment Patrick Landman, dont il est question plus bas). On peine à y trouver le moindre expert étranger. Dire que cette recommandation a été publiée « par-dessus la tête des experts français » et qu’elle a « refusé la participation d'experts psychanalystes » est un donc un maquillage grossier de la réalité.

Chacun pourra également vérifier, pp. 72-77, que la HAS se réfère à la fois aux critères diagnostiques du DSM5 (car il s’agit de la classification mise à jour le plus récemment, en 2013), mais également à ceux de la CIM10, et même à ceux de la CFTMEA (preuve que des psychanalystes français ont été consultés par la HAS et ont été entendus au moins sur ce point). Dire que la HAS s’appuie sur une classification américaine (comme si cette nationalité était en soi un critère de qualité négatif) est donc à nouveau un mensonge. Par ailleurs, les critères diagnostiques du TDAH dans le DSM5 ne diffèrent pas sensiblement de ceux du DSM4 ni de la CIM10, et sont repris quasiment à la lettre dans la CIM11. Cette histoire de « classification américaine » n’est donc qu’un enfumage dont la seule fonction est d’appuyer sur le bouton « anti-américanisme primaire » d’une partie des lecteurs.

« Ce "diagnostic" a été inventé sur mesure après la découverte de la Ritaline »

La première description du TDAH remonte en fait à 1798[2], avant même que quiconque ne sache ce qu’était une amphétamine ! Cette description était déjà formulée en partie dans des termes similaires aux classifications actuelles. En France, Henri Wallon décrivit des symptômes similaires dans « L'Enfant turbulent, étude sur les retards et les anomalies du développement moteur et mental » en 1927. Le terme « hyperkinetic disease of infancy » fit son apparition dès 1932. Le premier traitement de TDAH par psychostimulant (la benzédrine) a été effectué en 1937. Le méthylphénidate a été synthétisé pour la première fois en 1944, et commercialisé sous la marque Ritalin en 1954, par conséquent bien après que le TDAH ait été identifié et que ses symptômes aient été décrits. Bien entendu, le concept a évolué, les critères diagnostiques aussi, ainsi que les hypothèses sur les causes présumées, et l’appellation moderne TDAH ne date que du DSM-III de 1980.

En somme, Bulat-Manenti, Pommier et Godart n’hésitent pas à réécrire l’histoire de la médecine. Qu’importe, si c’est pour défendre la psychanalyse (et le porte-monnaie des psychanalystes) ! Nous leur recommandons (ainsi qu’à toute personne intéressée par l’histoire du TDAH) l’excellent article de Lange et al. (2010) référencé ci-dessous et disponible en libre accès.

La Ritaline « a des effets secondaires négatifs, tel que l'accoutumance aux drogues »

Aucune source n’est citée à l’appui de cette affirmation. Elle est particulièrement étonnante, car si un certain nombre d’effets indésirables associés au traitement à long-terme par Ritaline sont bien connus, une susceptibilité plus grande aux addictions ne fait pas partie des effets habituellement rapportés. Une recherche bibliographique ne fait apparaître aucun article contenant cette suggestion. Une étude récente suggère au contraire que le traitement du TDAH par méthylphénidate pourrait au contraire diminuer la consommation d’alcool et de drogues[3].

Quant à l’affirmation selon laquelle « de nombreux adolescents drogués ont pris de la Ritaline dans leur enfance », elle est correcte, mais elle ne vient pas à l’appui de la précédente. Elle découle simplement du fait que les enfants avec TDAH ont d’une part effectivement un risque accru de développer des dépendances à diverses drogues[4], et d’autre part de fortes chances d’être traités à la Ritaline, d’où la corrélation entre Ritaline et addictions. Mais une corrélation ne reflète pas nécessairement une cause. C’est le TDAH qui est le facteur de risque pour les addictions, pas la Ritaline. De même, les enfants avec TDAH sont plus à risque de développer une dépression, mais c’est le cas qu’ils soient traités ou non par Ritaline.

Encore une fois, Bulat-Manenti, Pommier et Godart affirment simplement ce qui les arrange, et étalent ce faisant toute leur ignorance des données scientifiques sur le TDAH.

Citations attribuées à Jerome Kagan

Outre l’argument d’autorité (si c’est un professeur à Havard (sic), ce qu’il dit est forcément vrai), les citations attribuées à Jerome Kagan sont en partie fausses, et n’ont pas la pertinence que les auteurs leur accordent.

Les deux premières "le TDAH n'est pas une pathologie, mais une invention" ... "90% des 5,4 millions d'enfants sous Ritaline aux USA n'ont aucun métabolisme anormal" sont effectivement extraites de l’entretien qu’il a accordé au Spiegel en août 2012. En revanche, les deux suivantes "certains médecins sont payés pour "la promotion de ces médicaments"... "C'est une pratique immorale et corruptrice", sont retrouvées sur divers sites internet en français, mais pas dans cet entretien, ni dans aucun autre que l’on puisse trouver sur internet. Mais qu’importe de vérifier ses sources ? du moment que les citations les arrangent !

« Le TDAH n'est pas une pathologie, mais une invention » : Certes, le TDAH est une invention. Comme toutes les autres catégories diagnostiques, le TDAH est une construction de l’esprit humain, destinée à rassembler des symptômes et des mécanismes fréquemment associés et à leur donner un nom[5]. Le fait que ce soient des inventions n’enlève rien à leur utilité, lorsqu’il s’agit d’identifier des personnes qui ont des problèmes similaires et de leur venir en aide.

« 90% des 5,4 millions d'enfants sous Ritaline aux USA n'ont aucun métabolisme anormal » : C’est une affirmation sur laquelle on pourrait avoir une vraie discussion scientifique, si quelqu’un voulait bien fournir une source crédible pour commencer. Mais là aussi, l’argument est peu pertinent, car l’efficacité de la Ritaline n’est pas limitée aux individus qui ont une déficience métabolique identifiée. Ce qui peut justifier sa prescription, ce n’est pas un métabolisme anormal, mais le rapport bénéfice/coût escompté pour la personne.

« certains médecins sont payés pour "la promotion de ces médicaments » : Sans aucun doute. C’est vrai pour tous les médicaments, sans exception. Cela n’a donc rien de spécifique à la Ritaline ou au TDAH.

« C'est une pratique immorale et corruptrice » : Oui, lorsque les médecins payés par les laboratoires prescrivent des médicaments contre l’intérêt de leurs patients. Mais cela n’enlève rien à l’intérêt des prescriptions effectuées à bon escient.

"Les filles sont d'abord des garçons. Il n'y a pas d'essence du féminin. (...) Les femmes vont voir dans les magazines qu'est-ce que c'est qu'une femme."

"Les filles sont d'abord des garçons. Il n'y a pas d'essence du féminin. (...) Les femmes vont voir dans les magazines qu'est-ce que c'est qu'une femme." Gérard Pommier, dans "Psychanalyse: la théorie sexuelle", Sophie Robert, 2012.

 

« En France, le Dr Landman a montré que le TDAH n'a aucune cause biologique identifiable »

Là encore, on pourrait avoir une vraie discussion scientifique autour des nombreux travaux sur les bases cérébrales et génétiques du TDAH. Mais ce n’est pas réellement pertinent. On pourrait dire la même chose de tous les troubles psychiatriques, et de bien d’autres. De manière générale, l’existence de cause biologique identifiée à un instant donné n’est pas une condition nécessaire de la validité d’une catégorie diagnostique[6]. Le cancer du sein existe et mérite un traitement efficace, quand bien même dans la plupart des cas il est impossible d’en identifier la cause biologique.

Accessoirement, s’il existe de nombreux travaux scientifiques sur les bases cérébrales et génétiques du TDAH, c’est faire beaucoup d’honneur au Dr Landman que de suggérer qu’il ait « montré » quoi que ce soit à ce sujet. Il n’a jamais conduit la moindre étude sur le TDAH, ni sur quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Sa contribution à la recherche médicale est nulle[7]. Patrick Landman est l’initiateur en France du mouvement idéologique « Stop DSM », qui s’oppose à toutes les catégories diagnostiques du DSM5 (excusez du peu !). Bien entendu, le TDAH fait partie de ses cibles favorites, au même titre que le trouble du spectre de l’autisme. Et la théorie conspirationniste impliquant Big Pharma figure en bonne position parmi ses arguments. Mais si Landman a « montré » quelque chose sur les causes biologiques du TDAH, alors c’est dans le même sens où les auteurs du présent article ont « montré » que le TDAH n’existait pas, et où Donald Trump a « montré » que les activités humaines n’étaient pour rien dans le changement climatique.

A quoi bon conserver la subtile différence entre « affirmer » et « montrer » ? Dans la vérité alternative psychanalytique, affirmer c’est prouver !

« Ce diagnostic risque également d'orienter ces enfants vers des voies de garage à l'école, et de grever leur avenir »

Sans aucun doute, les enfants avec TDAH ont un risque accru d’échec scolaire. C’est la conséquence évidente de leurs difficultés d’attention et de leurs troubles du comportement, et non du diagnostic en lui-même (qui fait de toute façon si souvent défaut en France). L’avenir de ces enfants est d’autant plus susceptible d’être grevé qu’on refuse de les diagnostiquer et de leur fournir une prise en charge efficace.

« Leurs idées et leurs pratiques ont fait leurs preuves depuis plus d'un siècle » (s’agissant des psychanalystes)

Cela fait plus d’un siècle que l’on attend de voir ces fameuses preuves. De grâce, montrez-les nous !

« Ce que nous défendons coûterait beaucoup moins cher à la sécurité sociale que l'orientation pharmacologique et organiciste actuelle »

Où sont les données épidémiologiques et d'économie de la santé qui justifieraient une telle affirmation ? Les traitements d’inspiration psychanalytique coûtent en fait très cher, durent très longtemps, pour une efficacité jamais démontrée. Quel traitement pourrait avoir un plus mauvais rapport bénéfice/coût ?

Après tous les mensonges assénés dans cet article, comment croire que les auteurs ne défendent pas là tout simplement les seuls intérêts de leur corporation ?

Conclusions

Dans cet article d’opinion publié par le Huffington Post, Bulat-Manenti, Pommier et Godart, ont fait un usage abondant et décomplexé d’affirmations infondées, de théories du complot, de procès d’intention, d’arguments d’autorité, de citations bidonnées, et même de mensonges purs et simples, construisant ainsi de toutes pièces une « vérité alternative » sur le TDAH. Ils auraient pourtant pu dire des choses beaucoup plus simples et pertinentes sans avoir besoin de travestir la réalité :

  • Oui, il y a sur-diagnostic de TDAH aux Etats-Unis.
  • Oui, il y a sur-prescription de méthylphénidate et autres psychostimulants aux Etats-Unis.
  • Oui, les laboratoires pharmaceutiques qui produisent ces molécules utilisent tous les moyens en leur pouvoir pour augmenter leurs bénéfices, comme pour tous les autres médicaments. Ces intérêts sont parfois en conflit avec ceux des patients.
  • La vigilance s’impose pour éviter de reproduire en France les mêmes excès qu’aux Etats-Unis.

En revanche, l’honnêteté et un rapport un peu moins alternatif à la réalité les aurait aussi conduits à reconnaître que :

  • En France, il n’y a pas sur- mais sous-diagnostic de TDAH, du fait notamment de la prédominance des professionnels d’orientation psychanalytique.
  • En France, pour les enfants avec un diagnostic de TDAH, il n’y a pas sur- mais sous-prescription de psychostimulants, du fait notamment de la résistance des psychiatres d’orientation psychanalytique.
  • Pour les enfants français avec TDAH, ces deux faits constituent une véritable perte de chance, conduisant à beaucoup de souffrance, d’échec scolaire et d’exclusion évitables.
  • Les prises en charges à l’efficacité démontrée pour le TDAH sont, par ordre décroissant d’efficacité : 1) la combinaison de psychostimulants avec les thérapies comportementales ; 2) les psychostimulants seuls ; 3) les thérapies comportementales seules[8]. Ces dernières sont recommandées en traitement de première intention, le recours aux psychostimulants n’étant préconisé qu’en cas de résultats insuffisants.
  • Ni l’association Hypersupers TDAH France, ni les intervenants dans ses colloques, ne sont naïfs au point d’ignorer les intérêts des laboratoires pharmaceutiques qui subventionnent ces colloques. Ils sont bien sûr vigilants quant aux risques de médication injustifiée, et quant aux effets indésirables des médicaments prescrits. Pour cela, il se tiennent au fait des études scientifiques les plus récentes sur le sujet, plutôt que de se réfugier dans une réalité alternative.

Gérard Pommier et ses acolytes cherchent maintenant à empêcher ou à perturber le prochain colloque sur le TDAH qui se tiendra le 29/09/2017 à l’université Paris Nanterre, et qui aurait le mauvais goût de se baser sur les classifications diagnostiques les plus récentes établies au niveau international. De toute évidence, la vérité alternative ne supporte pas la contradiction.

Vous aussi, si la cause des enfants vous importe, vous pouvez diffuser et partager cet article. Vous pouvez adresser un mail à Madame Buzyn (http://solidarites-sante.gouv.fr/ministere/article/ecrire-a-la-ministre) pour lui dire à quel point il vous importe que la politique de santé publique en France soit basée sur les connaissances scientifiques les plus récentes, et que le ministère ne cède pas à la pression des obscurantismes et des corporatismes.

Pas de Ritaline à Lacan-tine.

Credit: Jean-Maŕìe de Lacan, 2017. Pas de Ritaline à Lacan-tine.

 

Addendum du 30/09/2017

Le 28 septembre 2017, Gérard Pommier a publié une réponse à notre article sur le blog d’Olivier Douville. Voici nos réponses.

Concernant les classifications des maladies, Gérard Pommier suggère que la CIM10 ne décrirait que des « problèmes hyperkinétiques ». Comme nous l’avons déjà expliqué ci-dessus et comme chacun peut le vérifier sur les sites de la CIM9 et de la CIM10, des altérations de l’attention sont également décrites. La CIM9 indiquait comme définition principale « A behavior disorder in which the essential features are signs of developmentally inappropriate inattention, impulsivity, and hyperactivity”: il suffit de lire.

Gérard Pommier suggère de plus que l’appellation TDAH introduite par le DSM le transformerait en « maladie ». Comme si la Classification Internationale des Maladies faisait autre chose que décrire des maladies… (sur la notion de maladie en santé mentale, voir ce précédent article). Pire, le DSM ferait du TDAH une maladie neurodéveloppementale, et même neurobiologique. En fait, tout ce qu’a fait le DSM5, c’est réorganiser un certain nombre de catégories diagnostiques sous un chapitre intitulé « Troubles neurodéveloppementaux », dont le TDAH fait partie. Cette évolution est simplement une prise en compte des nombreux travaux de recherche mettant en évidence les différences de développement cérébral chez les enfants porteurs de tels troubles. Elle permet à la classification d’être plus cohérente et plus en phase avec les connaissances actuelles. Mais dire que les enfants avec TDAH ont un développement cérébral différent ne peut surprendre personne, à moins de croire que les « difficultés psychiques » se produisent dans un éther immatériel disjoint du cerveau. Et cela ne préjuge en rien de la cause de ce développement cérébral différent. Dans le cas du TDAH, des facteurs génétiques ont par exemple été identifiés (notamment des récepteurs et transporteurs de la dopamine), de même que des facteurs environnementaux précoces, et des facteurs relationnels peuvent également être impliqués. C’est le rôle de la recherche de déterminer les causes des troubles, pas du DSM. C’est pour cela que le DSM5 continue à donner des critères diagnostiques basés sur des faisceaux cohérents de symptômes. Ces critères diagnostiques ne font aucunement référence à des caractéristiques neurobiologiques. Autrement dit, en pratique, le DSM5 n’a quasiment rien changé concernant le TDAH. Il joue juste le rôle de bouc émissaire pour psychanalystes en quête de reconnaissance.

La HAS ne prend pas position dans les débats entre « experts », non. Mais elle fait la synthèse de l’ensemble des connaissances scientifiques internationales sur un sujet. Et ses recommandations ne sont pas légalement opposables, mais elles constituent néanmoins le meilleur référentiel disponible à un instant donné. Les médecins et les psychologues ayant des codes de déontologie qui exigent de s’appuyer sur des connaissances scientifiques à jour, la HAS est une source incontournable d’information pour ceux qui ne lisent pas directement la littérature scientifique (ce qui est visiblement le cas de Pommier et de ses collègues). Au nom de quoi pourraient-ils refuser de se conformer à ses recommandations ?

Concernant les effets présumés de la Ritaline sur les addictions, face aux études scientifiques que nous avons citées, Gérard Pommier cite la déclaration d’un médecin marseillais racontant ce qu'il a observé dans son service, et raconte une anecdote sur Kurt Cobain. Chacun peut juger de la crédibilité des méthodes utilisées par les deux parties pour savoir ce qu’il en est.

Enfin, Pommier présente au public une fausse alternative: "écouter la souffrance" des enfants avec TDAH ou les droguer avec des stupéfiants. Tous les psychiatres commencent par écouter l'enfant et sa famille (il est malhonnête de suggérer que seuls les psychanalystes écouteraient), mais se contenter d'écouter la souffrance (présumée) n'a jamais soigné personne. Cette fausse alternative ignore que les interventions non médicamenteuses ayant prouvé une efficacité pour le TDAH sont les interventions comportementales, pas la psychanalyse. Cette fausse alternative ignore également l'efficacité importante des psychostimulants sur le TDAH, et le bénéfice réel que peuvent en tirer les patients pour lesquels les interventions comportementales seules s'avèrent insuffisantes, dans des conditions de prescription et d'utilisation rigoureusement contrôlées. Le fait que ces médicaments aient, comme tous les médicaments, des effets secondaires, ne doit pas empêcher d'évaluer rationnellement le rapport bénéfice/coût, qui peut être positif pour certains enfants avec TDAH. Enfin, cette fausse alternative ignore le fait que les traitements les plus efficaces à ce jour consistent en fait en une combinaison d'interventions comportementales et de psychostimulants. A distinguer soigneusement de la situation, malheureusement courante en France, consistant à administrer des antipsychotiques à des adolescents dont le comportement est devenu incontrôlable, à force "d'écouter leur souffrance" sans jamais leur fournir une intervention efficace. Situation dont les parents se plaignent unanimement (lire les témoignages).


[1] Le DSM, « diagnostic and statistical manual » est la classification des troubles mentaux produite par l’Association Américaine de Psychiatrie. La version IV-TR est parue en 2000. La 5ème version, parue en 2013, est la plus à jour des toutes les classifications des troubles mentaux. La 11ème version de la CIM, encore en version préliminaire, en reprend la plupart des évolutions.

[2] Lange, K. W., Reichl, S., Lange, K. M., Tucha, L., & Tucha, O. (2010). The history of attention deficit hyperactivity disorder. Attention Deficit and Hyperactivity Disorders, 2(4), 241–255. https://doi.org/10.1007/s12402-010-0045-8

[3] Hammerness, P., Petty, C., Faraone, S. V., & Biederman, J. (2017). Do Stimulants Reduce the Risk for Alcohol and Substance Use in Youth With ADHD? A Secondary Analysis of a Prospective, 24-Month Open-Label Study of Osmotic-Release Methylphenidate. Journal of Attention Disorders, 21(1), 71–77. https://doi.org/10.1177/1087054712468051

[4] Lee, S. S., Humphreys, K. L., Flory, K., Liu, R., & Glass, K. (2011). Prospective association of childhood attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD) and substance use and abuse/dependence: A meta-analytic review. Clinical Psychology Review, 31(3), 328–341. https://doi.org/10.1016/j.cpr.2011.01.006

[5] Voir à ce propos Ramus, F. (2013). Classifications internationales des troubles mentaux : vraies limites et faux problèmes. Science et Pseudo-Sciences, 303, 32–38. Disponible sur https://scilogs.fr/ramus-meninges/vraies-limites-et-faux-problemes-des-classifications-internationales-des-troubles-mentaux/.

[6] Ibid.

[7] Les 11 articles apparaissant sur cette page sont le fruit d’homonymes de P. Landman. Aucun ne concerne la psychiatrie.

[8] Catalá-López, F., Hutton, B., Núñez-Beltrán, A., Page, M. J., Ridao, M., Macías Saint-Gerons, D., … Moher, D. (2017). The pharmacological and non-pharmacological treatment of attention deficit hyperactivity disorder in children and adolescents: A systematic review with network meta-analyses of randomised trials. PLoS ONE, 12(7). https://doi.org/10.1371/journal.pone.0180355


46 commentaires pour “Les faits alternatifs des psychanalystes sur le TDAH”

  1. PedroSanchau Répondre | Permalink

    Merci pour l'article. Ça m'évitera d'expliquer point par point à l'avenir. Je renverrais juste sur cet article.

  2. Anon8979 Répondre | Permalink

    Bonjour Mr Ramus,
    puisque vous utiliser cette notion à plusieurs reprises, pouvez-vous me justifier l'emploi du terme mensonge/mentir ainsi que l'expression "mentir délibérément" ?

    • Franck Ramus Répondre | Permalink

      La définition du Larousse me convient. Pas vous?
      http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mentir/50527

      Après, comment puis-je savoir qu'ils mentent? Bien sûr, pour prouver qu'ils mentent, il faudrait être sûr qu'ils connaissent la vérité. En est-on vraiment sûr? Non. Il se pourrait qu'ils soient tellement ignorants, incompétents, et paresseux (car cela demande des efforts de vérifier ses sources) qu'ils n'aient en fait pas menti. J'ai tendance à penser que Pommier, médecin, ne peut tout de même pas ignorer tout ce que nous avons rectifié dans notre article, notamment concernant les classifications médicales. Mais je pourrais me tromper.

      Notez que si je me trompe, ça ne les rattrape en rien. Et que les différentes hypothèses ne sont pas mutuellement exclusives. Ils pourraient mentir sur certains points, et être ignorants, incompétents et paresseux sur les autres.

      • Anon8979 Répondre | Permalink

        Merci d'avoir pris le temps de répondre à mon commentaire.

        J'ai à l'idée que ces gens peuvent être en proie à des biais dont ils n'ont pas conscience (biais de confirmation notamment). Je pense également que ce n'est pas parce que l'on baigne dans un milieu scientifique que l'on saisit forcément la portée de la démarche scientifique (et par conséquent la faiblesse des autres méthodes).
        Par exemple, nous pouvons citer les médecins/pharmaciens qui affirment l'efficacité de l'homéopathie : Je ne pense pas qu'ils soient malhonnêtes. .
        Quant à Henri Joyeux, je doute également qu'il soit conscient d'induire les gens en erreur. Le manque de rigueur général lors de ses interventions me semble être un bon indicateur. Pourtant, en tant que chirurgien oncologue, pas sûr qu'il ait été si négligent... assez paradoxal j'en conviens.
        Je pense que l'investissement émotionnel dans une croyance, la durée avec laquelle on a baigné dedans, les conséquences vertigineuses que cela implique de reconnaître ses erreurs, l'orgueil etc peuvent pousser à chercher toujours plus de cohérence malgré les objections objectivement suffisantes.

        Si on parle de Jacques Grimault (co-auteur du film "La Révélation des Pyramides"), on a effectivement démontré à plusieurs reprises qu'il mentait lors de ses conférences. Ses mensonges ont pour objectif de maquiller les incohérences de sa théorie, mais il me semble que cela n'exclut pas pour autant le fait qu'il croit à sa théorie (ici les mensonges auraient pour objectif de mieux faire adhérer à sa théorie, la fin justifiant les moyens). Je pense qu'il fait un déni par rapport à la gravité de ses actes et se persuade lui-même de la pertinence de ses pirouettes argumentatives.

        J'aimerais rebondir sur la paresse.
        Je pense que la paresse va de paire avec la motivation. Lorsqu'on est en proie au biais de confirmation, l'envie de chercher les informations qui nous confortent est en déséquilibre avec celle de chercher des informations contradictoires. On pourrait alors dire qu'ils sont paresseux dans la recherche de neutralité...? Sans doute.
        (car en général ils ne sont pas paresseux lorsqu'il s'agit de manifester le biais de confirmation)

        J'aimerais terminer par rappeler, non pour les excuser, que le manque de remise en question (et de mea culpa) est parfois aussi criant dans le camp dit des rationalistes.

        • Will Répondre | Permalink

          Je réponds simplement pour citer ce paragraphe qui m’a interpellé : "Je pense que l'investissement émotionnel dans une croyance, la durée avec laquelle on a baigné dedans, les conséquences vertigineuses que cela implique de reconnaître ses erreurs, l'orgueil etc peuvent pousser à chercher toujours plus de cohérence malgré les objections objectivement suffisantes."
          Ca me semble en effet possible. Personnellement j'ai eu besoin de comprendre le comportement de personnes m'ayant causé énormément de souffrance et je me suis d'abord intéressé aux théories psychanalytiques, les histoires de névrose/psychose, oedipe, théorie de l'Objet, blablablah…
          J’avais l'impression d'avoir eu l'illumination, de faire partie du cercle restreint de ceux qui comprennent comment fonctionne l'esprit humain, et je me disais que Freud était super balaise d'avoir pensé à tout ça, limite j'étais fan.
          Puis comme les réponses ne répondaient néanmoins pas à toutes mes questions, j'ai continué de chercher, puis un jour une description « d’autisme Asperger dans le déni » collait fortement au comportement de la personne qui m'avait fait souffrir. Puis après m'être pris tous les aspies sur la tronche en parlant de psychanalyse sur un forum aspie, j'ai petit à petit laissé tomber les théories psychanalytiques pour les neurosciences et théories comportementales. Il m'a tout de même fallu quelques mois, il fallait « désapprendre » quelque-chose qui m’avait pourtant grandement soulagé, bien que pas totalement.
          Alors je veux bien croire que des psychanalystes soient dans le déni de s’être plantés. Il y a vraiment une sorte de croyance qu'on a investi, parfois parce qu'elle nous a aidé, apporté des réponses, et il faut admettre que c'est faux et tout déconstruire. On pourrait probablement faire la comparaison à la terre plate VS sphérique, c’est un référentiel qui change, entre l’inné et l’acquis.
          Alors dans le cas d'un psychanalyste qui y croit depuis des décennies, et qui gagne sa vie avec, je peux comprendre que ça n'est pas facile. Il y a un deuil à faire, d'une croyance certes, mais même d'une part de soi ou de son monde, c'est limite un effondrement à accepter.

  3. Arnaud Répondre | Permalink

    Bof, débat stérile et sans issue, hégémonie des disciplines qui n'arrivent toujours pas à se parler, éternel déversement de haine contre la psychanalyse, querelles "d'experts" qui restent loin des préoccupations quotidiennes des familles et de leurs enfants...

    • UnPapa Répondre | Permalink

      Il n'y a pas de débat du tout cher Arnaud... Il y a la science d'un côté et la psychanalyse de l'autre.

      Quand une corporation menace de sabotage un colloque, qui déverse de la haine ? Je les invite à faire un petite analyse pour traiter leur colère

      • Roxane Répondre | Permalink

        Et pourquoi ne pas envisager (je ne sais pas moi) une collaboration de différentes orientations? Vous savez ce qui est le plus efficace pour accompagner des enfants TDAH? Les traitements psychoactifs + psychothérapie cognitivo-comportementale + psychothérapie psychanalytique. Chaque méthode ne s'intéresse pas aux même aspects de la psyché de l'enfant et chaque méthode complète ainsi les autres !
        Alors pourquoi, au nom de 3-4 psychanalystes voulant rester dans leur coin, rejeter toute la discipline? Alors que la majorité des représentant-es de celle-ci s'intègrent parfaitement en institution dans le processus d'accompagnement de nombreuses personnes atteintes de diverses pathologies en ? Et que beaucoup (moi la première) ne rejettent pas en bloc les autres orientations mais recherchent au contraire la collaboration au nom de l'intérêt du patient c'est-à-dire celui qui prime sur ceux des différentes orientations?
        Généraliser le propos de quelques un-es à tout-es les défendeur-se-s de la discipline, c'est ne pas beaucoup plus riche en argumentation que ce que peuvent dire ces quelques un-es dont vous critiquez la pauvreté de l'argumentaire, vous ne pensez pas?

        • Rene Cassou Répondre | Permalink

          "Vous savez ce qui est le plus efficace pour accompagner des enfants TDAH? Les traitements psychoactifs + psychothérapie cognitivo-comportementale + psychothérapie psychanalytique" Non, je ne le sais pas, et je n'ai malheureusement aucun moyen de le savoir, en l'état actuel des connaissances. Je n'ai rien contre une approche éclectique, mais en tant que prescripteur, je dois pouvoir informer mes patients sur les avantages et les inconvénients d'un traitement, en l'état actuel des connaissances : à eux de se faire un avis et de choisir. Ce qui est irritant dans le texte auquel nous avons répondu,c'est qu'il désinforme, avec des procédés discutables qu'il est important de mettre en évidence. Pour ceux que ça intéresse, il y a dans le numéro de septembre 2017 du JCPP, un article et une discussion sur l'avenir des psychothérapies, qui a le mérite d'ouvrir le débat à un autre niveau que celui où se situe Pommier et al.

  4. Maman témoigne Répondre | Permalink

    Bonsoir , Mr Ramus je tenais à vous dire merci de déffendre nos enfants , pour ma part mon témoignage est celui ci , j ai eu deux enfants placé dans les pyrennées orientale pour lesquel il a été dis que j avais un manque éducatif malgré mes demande de diagnostique pendant 15 ans je n etait pas entendue , j ai refais ma vie et j ai eu une petite puce et j ai de nouveau subit les signalements abusif j ai eu la chance sur mon parcourt d etre orienté vers le Docteur P a Dijon qui dans un premier temps à donné de la melatonine pour que ma louloute dorme mieux et a demandé une observation de 15 jours tous les matins dans l unité de diagnostique des tout petits , ce qui m a d ailleurs sauvé de la demande de placement de petite puce ,car en vu du rapport j avais la meme petite fille sur Papier que j avais également à la maison , et qu il n y avait pas de " manque éducatifs et dieux sais que les service sociaux on tenté de trouvé des pseudo faille parentales " elle a été diagnostiqué TDAH dans un premier temps ce ( ce rapport qui a permis a ne pas brisé ma famille une deuxieme fois ), dans l année de sa 6 eme années puis j ai été orienté à defi bougogne l année de rentré au CP ou ils ont fait des bilan plus complet le tdah a été de nouveau démontré un bilan orthophoniste a mis en evidence le tdah , une dysorthographie , une dyslexie une dysgraphie et une dyscalculie bilan psychomoteur a lui diagnostiqué une dysgraphie et un bilan sensoriel a mis en évidences d autre trouble avèré également en plus des troubles du sommeil , nous avons fait un teste génétique par la methode CGH array qui quelque mois apres mettait en evidence une duplication du bras long de petite taille herité de moi meme ou sur celle ci on trouvais le GENE xq27.1 associé au SOX3 connue pour les troubles des apprentissages et qu il fallais faire les testes sur mes fils pour tenté de conclure , cette meme année la je demandais avec l aide de mon avocat une expertise psychiatrique ( expert choisi par l ASE elle meme cette expert exerce sur Bezier info importante pour la suite ) sur mon fils Matheault car jusque la l ASE m avais dit plein de diagnostique oralement mais rien de concret cette expertise etant faite et ayant mis en évidence des troubles ( similaire ) nous avons également obtenue recement que c est teste genetique soit pratiqué à mes fils nous sommes en atetnte des resultats qui doivent m etre interprété prochainement par la geneticienne en charge du dossier famililal , ayant l autorité parentale j en ai profité pour prendre un rdv pour mon fils aupres du Docteur L neurologue à montpelier ( sachant qu entre moi et mon fils 700 km nous sépare donc les accusation de nomadisme médicale de manque educatif ne tienne plus la route vu que mes fils etait en famille d acceuil et que l expert de Bézier en plus des troubles dit dans ces conclusion je site " alienation entre l enfant et la famille d acceuil ) pour qu enfin mon fils Mat puisse obtenir un diagnostique claire et des soins approprié il est aussi TDAH et il aura fallus 15 ans pour que je soit entendue par ailleurs et sans surprise je me suis fait diagnostiqué deux ans apres ma fille et je suis tdah moi meme je vous fait par de mon témoignage car sans des médecins comme vous qui aidé nos enfants jamais d une j aurais été diagnostiqué et je pense que je serait encore entraint de culpabilisé et à croire que je suis un mauvais parent et jamais mes enfants aurais été diagnostiqué Alors encore une foie Merci de nous soutenir merci de faire en sorte que plus jamais mon histoire se reproduise et merci de croire au potentiel de nos enfants quand il sont traité que ce soit par la prise en charge plueridiciplinaire et ou avec la médication ... Merci d avoir pris le temps de me lire Cordialement Une MAMAN d une enfant extra ordianaire et qui sera au coloc pour en apprendre d avantage et aidé du mieux que je peux mes enfants ...
    Ps veuillez excusé mon orthographe l inatention prend souvent le dessu quand les émotions sont la et que je me concentre pour écrire compliqué comme exercice mais je ne désespere pas d y arrivé un jour il n est jamais trop tard ...

  5. Melody Pond Répondre | Permalink

    Quand ils parlent des centers for disease control and prevention CDCP, ils écrivent Dicease...

  6. Une maman Répondre | Permalink

    Merci d'avoir remit les choses en place.

  7. Nadine Kirchgessner Répondre | Permalink

    @ Roxane
    Vous écrivez : « collaboration de différentes orientations » .
    Cela se nomme la psychologie, psychologie générale pour l’écoute et la bienveillance, pour orienter les personnes vers des prises en charge adaptées.
    Donc, psychologie clinique pour l’écoute, la psychothérapie, pour les pathologies et les remédiations,
    Psychologie cognitive / neuropsychologie pour comprendre le développement et la cognition, avec des tests adaptés et fiables. Et remédiations.
    collaboration des différents intervenants.

    . Vous écrivez « psychothérapie psychanalytique » ?
    Nul besoin de subir les théories psychanalytiques qui sont obsolètes, rejetées à l’international, et comme on peut l’entendre sur la vidéo « le mur » dénuées de sens. Pour le film de Sophie Robert, il ne s’agit pas de 2 ou 3… mais presque une cinquantaine. C’est ce qui a étonné la documentariste elle-même et horrifié tous les spectateurs.
    Les « théories psychanalytiques » sont de surcroit le plus souvent culpabilisantes pour les parents, les psychanalystes refusent de répondre sur leurs résultats et de les quantifier.
    Lisez le témoignage de « Maman témoigne » et vous comprendrez que c’est terrifiant, et surtout quand on sait que ce n’est pas du tout un cas isolé.

    @ Maman témoigne
    Merci pour votre témoignage ; je salue votre ténacité. Vous êtes sur cette page, un témoignage exemplaire des dégâts causés par des théories obsolètes et inadaptées, causés par l’ignorance. Pire, ils voudraient continuer…

  8. eugene Répondre | Permalink

    Quel discours haineux et fait de raccourcis.

    pour n'en citer qu'un, sur les effets indésirables de la ritaline, je vous invite à aller sur le site de la HAS, qui centralise les données scientifiques afin d' émettre des recommandations, et qui dit que les risques psychiatriques, neurologiques et cardiologiques à long terme ne sont pas connus!
    Des études sont en cours quant au risque suicidaire, et carcinogénique (qui provoque des cancers).
    De plus, il existe un risque d'abus de ces substances, qui sont des stupéfiants. Des études seraient également en cours à ce sujet.

    Quant à citer une étude récente qui démontrerait que la prise de ritaline diminuerait la consommation d'alcool, c'est très peu honnête scientifiquement, une étude ne démontrant rien.

    pour le lien: https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-11/methylphenidate_reeval_annexe.pdf

    et voilà pour les recommandations HAS également
    "La réponse à ce besoin ne doit pas se limiter à une approche médicamenteuse (nécessité de mettre en œuvre des mesures psychologiques, éducatives et familiales). Lorsqu’un traitement médicamenteux est préconisé, les spécialités à base de méthylphénidate, contribuent à répondre au besoin de santé publique identifié.
    Au vu des données disponibles il est possible de considérer que ces spécialités apportent un impact faible en termes de morbidité, de qualité de vie et de retentissement socio éducatif pour les patients traités.
    De plus, la transposabilité des essais cliniques à la pratique n’est pas assurée du fait des incertitudes qui demeurent sur les effets à moyen et long terme du méthylphénidate notamment en termes d’événements cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques.
    Il existe un risque d’usage détourné, de mésusage ou d’abus de méthylphénidate.
    En conséquence, en l’état actuel des connaissances, les spécialités à base de
    méthylphénidate présentent un intérêt de santé publique dans cette indication. Cet intérêt est faible. "

    lien https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/evamed/CT-12083_RITALINE_03102012_AVIS_CT12083.pdf

    INFORMEZ VOUS!

  9. Marie75 Répondre | Permalink

    Juste MERCI pour cet article, Monsieur.
    Mon fils est TDAH ++ ET Asperger, le TDAH étant vraisemblablement une conséquence du SA. Diagnostiqué TDAH à 9 ans, Asperger à 13. Le diagnostic et la Ritaline lui ont littéralement sauvé la vie. Il est actuellement en DUT.
    Les psychanalystes sont dans une idéologie dépassée et défendent leur fonds de commerce, que ce soit pour le TDAH ou l'autisme.
    Je n'ai pas lu les autres commentaires et je suppose que le mien va déclencher des torrents de haine. Je m'en fiche. Je trace ma route avec mon fils, je suis fière de l'avoir sorti du harcèlement moral qu'il subissait depuis tout petit à l'école, de lui avoir permis de montrer son potentiel. Je vais même vous dire une chose qui fera peut-être hurler certains. A supposer que la prise de méthylphénidate écourte sa vie, au moins il aura eu une vie remplie de petits et de grands bonheurs, une vie presque normale et pas la vie horriblement stressante et angoissante qu'il avait avant ses diagnostics.
    Les psychanalystes ne m'ont jamais aidée, ils n'ont fait que me culpabiliser comme ils continuent à le faire pour des milliers de familles. Rencontrer un pédopsychiatre qui connaissait le TDAH a été une délivrance pour mon fils et a apporté de l'apaisement à toute la famille.
    Continuez votre travail d'information, Monsieur Ramus. Nous avons besoin de vous.
    Et encore un immense MERCI.

    • dodin Répondre | Permalink

      TDAH ou autisme je rajouterais bien schizophrénie .une maman souffrant toujours d positions psychanalytiques.

  10. Rene Cassou Répondre | Permalink

    @ Eugène
    Pour information, la suite, omise dans votre message :
    La Commission de la transparence considère que :
    Le service médical rendu par RITALINE et RITALINE LP reste important dans le cadre d'une prise en charge thérapeutique globale du TDAH chez l'enfant de 6 ans et plus lorsqu’une prise en charge psychologique, éducative et sociale seule s'avère insuffisante.
    La Commission rappelle que la prescription de méthylphénidate doit respecter strictement l’indication autorisée par l’AMM et ne concerner que les TDAH, à l’exclusion des autres troubles du comportement. Le diagnostic de TDAH doit être établi selon les critères du DSM-IV ou les recommandations de l'ICD-10 et doit se fonder sur l'anamnèse et sur une évaluation complète de l’enfant.
    La Commission prend acte des effets indésirables du méthylphénidate et reste préoccupée par ses effets à long terme, liés à sa structure amphétaminique.
    "De plus, il existe un risque d'abus de ces substances, qui sont des stupéfiants. Des études seraient également en cours à ce sujet." Ce risque est bien connu, pas besoin d'études, par contre ce que vous omettez de dire, c'est que le risque d'abus de substance est important dans le TDAH, et que les études dont nous disposons vont plutôt dans le sens d'une diminution (faible, je vous l'accorde) de ce risque. Mais ce risque d'abus (faible dans les données que vous citez) justifie les règles contraignantes de sa prescription telles qu'elles existent en France.
    "Des études sont en cours quant au risque suicidaire, et carcinogénique (qui provoque des cancers)."
    Sur le risque de carcinogénèse, il n'y a pas grand chose, mais pour un médicament commercialisé depuis 1954, on peut penser que le risque aurait été mis en évidence. Mais il y a quand même quelques études chez le rat dont celle-ci https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8545847 qui montre un taux plus faible de cancer chez les individus traités par le méthylphénidate.
    Sur le risque suicidaire, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28746699 une grande étude multicentrique qui montre que le risque suicidaire est plus élevé AVANT la mise en place du traitement. On sait également que le TDAH est une pathologie à haut risque psychiatrique cf https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24884622
    Enfin sur le risque cardiovasculaire, les données sont plutôt rassurantes https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5317316/

    Ceci dit, si vous voulez des infos inquiétantes, vous pouvez regarder ça
    http://www.drugfreeworld.org/drugfacts/ritalin.html (réalisé par l'église de scientologie)

  11. Lucia Romo Répondre | Permalink

    Merci pour toute l'information que vous apportez Mr Ramus et qui montre bien le décalage entre le délire et la réalité scientifique

  12. Maman témoigne Répondre | Permalink

    @ eugène
    Pouvez me dire qu est ce qui est haineux dans mon témoignage ??? De plus je vais vous choqué bon ayant entendue de la part de psychanaliste freudien pleins de chose tel que nomadisme Médicale , manque éducatif , instable etc et on vas pas parlé Munchauzen par procuration qui est une spétialitée de vos grandes théorie quand l enfants et les parents on le meme trouble hein Bref le sujet etait pas et bien ici ma fille est sous traitement de nuit et oui monsieur elle avait des trouble du sommeil avant la prise du metylphenidate et un an apres elle est passé à la médication oui 1ansaprés car avant il fallais essayé la prise en charge plueridiciplinaire seule et saché que quand le Métylphenidate et donné car vous parlé ritaline mais on emploie le terme metylphenidate et encore vous savez quoi bas y a d autre molecule de traitement que le metylphenidate mais bon ça aussi vous devez ne pas le savoir pour sortir autant d annerie , et en se qui concerne la médication les recommandation sont tres claire et excusé moi mais ici le praticien qui suit ma fille et lui prescrit ça médication lui a fait passé un electro cardio elle a eu une echo et elle a une prise de sang pour surveillé sont taux de ferritine , de plus dire que cela coupe la croissance laissé moi rire la courbe de ma fille vas plus que bien 7 ans et demi 135 cm je pense que niveau courbe on est bien ce qui me sidère dans tous vos discourts c est la facilité que vous avez à détourné et dissimulé certaines vérité et je vais peut etre passé pour une etre en psychose mais jamais avec mon parcourt je ne pourrais vous faire confiance la psychanalise ma brisé a brisé ma famille alors meme que des vrais preuve scientifique existe

    @ René Cassous
    Merci de nous deffendre
    Et adore votre note d humour dixit la scientologie bien cordialement

    @Nadine Kirchgessner Merci mais le plus important aujourd hui pour moi c est que plus jamais cela n arrive a quelqu un et oui il me semblais important de pouvoir expliqué le parcourt du combattant pour avoir un diagnostique le combat de ma vie du moins un quart de ma vie aura ete que mon fils puisse bénéficié enfin d un diagnostique et d un suivi adapté il aura fallus 15 ans aujourd hui il en a 17 et cela fait que 3 mois que le diagnostique à été posé quand a ma louloute ça roule ( a peu pret correctement on vas évité de parlé les batailles administrative avec differentes institution hein 😉 prise en charge plueridiciplinaire suivis medicale bien encadré et en evolution permanente a sont rytme a sa façon mais elle évolue .... Et oui je serais au colloc avec la tete haute pour d une aidé mes enfants Extraordinaire au mieux relayé les informations pour en aidé d autre

    • F69.10 Répondre | Permalink

      Le syndrome de Munchausen par procuration est une realite bien documentee. Ce n'est pas parce que certains psychanalystes en ont fait un cheval de bataille dans l'autisme avec une methodologie delirante que ce syndrome n'existe pas. (L'appelation "syndrome" est en soi abusive). C'est d'ailleurs une entite beaucoup plus complexe que les cas mediatiques ne le laissent suggerer.

      Le defi du SMpP est de l'objectiver en mettant en evidence des falsifications, et non pas de faire collectivement delirer l'aide sociale a l'enfance. L'article de Rosenberg de 2003 propose un cadre methodologique d'identification ou d'objectivation des suspicions qui n'a rien, mais absolument rien a voir avec les delires psychanalytiques a ce sujet et notamment ceux de monsieur Botbol. C'est un enjeu d'objectivation de derives aux urgences et en cadre hospitalier, ce qui necessite une remise en cause rationnelle de certaines pratiques medicales en pediatrie (mais pas que). Dans un second temps seulement cela releve de l'aide sociale a l'enfance, idealement sur des criteres objectifs (cf. Rosenberg 2003). Rappelez vous que 1% des presentations aux urgences en pediatrie sont des falsifications (etude faite a Rome, par Ferrara, la seule disponible de ce type selon criteres de Rosenberg 2003).

      L'autre enjeu du SMpP, c'est la gestion des sequelles, quand des adultes decouvrent, par exemple lorsqu'ils ont un enfant et qu'ils se confrontent a nouveau au monde medical a cette occasion, que leurs dossiers medicaux sont faux. Mais que leurs sequelles sont bien reelles, le somatique le disputant au psychologique en intensite.

      Ce n'est absolument pas un sujet a prendre a la legere. Combien de parents sont hypocondriaques? Combien de parents sont frustres par la medecine? Combien de parents sont pres a ceder a la frustration et a leur hypocondrie en falsifiant deliberemment des analyses ou des anamneses pour le bien suppose de leur enfant? Moins que ceux qui le feront a repetition de maniere compulsive. Mais si jamais ca vous arrive, vous falsifierez deliberemment sans meme vous en rendre compte, aussi paradoxal que cela puisse vous paraitre. Et vous vivrez, vous et vos enfants, a travers toutes les graves consequences de ce comportement, face a l'incomprehension et la haine des medecins que vous continuerez d'epuiser et d'irriter.

      L'autisme et le SMpP ne font pas bon menage en France. Ce n'est aucunement une raison de fermer les yeux. Diagnostiquer correctement un SMpP, c'est justement simultanement refuser la chasse aux meres sorcieres et aux maladies chimeres. Cela ne peut se faire que par des reponses graduees, sur des criteres objectifs. Et pour observer ces criteres objectifs, il faut d'abord vouloir l'observer et mettre en place des protocoles adaptes a cette fin.

      Au fait, petite remarque: pratiquer des psychanalyses sauvages sur ses propres gosses, c'est un moyen assez efficace de falsifier des symptomes. Ensuite, faut avoir le cran de vouloir les exhiber au corps medical de maniere repetee avec un storytelling larmoyant... Pas tres deontologique. Mais tellement emouvant. Et assez facile a mettre en oeuvre, tout compte fait.

      • Maman témoigne Répondre | Permalink

        Attention je ne dis pas que le syndrome de Munchausen n exite pas je ne me le permettrais certainement pas je suis pas médecin ni spécialiste , je dis juste que les accusations de naumadisme medicale et les accusation a tord ont été une monnaie courante quand on a un enfant autiste , tdah ou dys , quand on est a la recherche de comprendre pourquoi sont enfant agit ainsi de pouvoir mettre un nom sur ce qui lui arrive et de l aidé a ce construire , a mon grand regret il m a fallue des années avant de faire confiance a un psychothérapeute et je suis tombé sur quelqu un de formiadable qui suite a tous mon parcourt ma aidé a reprendre confiance en moi et a reprendre une estime moi afin de pouvoir aidé ma fille cette psychotherapeute a pris sont temps elle m a prise en guidanc parentale seule afin de me cotché et de l autre faisait le travaille de remediation cognitive avec ma louloute en plus de sa prise en charge plueridiciplinaire ce travaille etait nécéssaire car quand on est anxieuse bas cela fait pas bon ménage avec un tdah ce que je veux dire c est qu il y a des psychotherapeute qui utilise la psychanalise sans etre dans l accusation et le jugement malheureusement ceux la se fond rare et il est tres dure a nous parents de faire confiance surtout quand il y a eu des informations preocupantes pour manque educatif , nomadisme médicale et j en passe et heureusement que tous ne sont pas a mettre dans le meme sac , quand a mon témoignage principal il reste mon parcourt que je ne peu effacé mais vivre avec et avancé mais ce que je souhatie avant tous c est que plus jamais cela arrive a quelqu un d autre ,et qu en france on puisse avoir de la bienveillance avant d enclanché la machine qui dans certains cas broie des familles a tords ... En esperent vous avoir un plus aiguillé su mon point de vue ...

        • F68.10 Répondre | Permalink

          Diagnostiquer un SMpP est un exercice extremement delicat, sauf pour les cas les plus flagrants quand il est deja trop tard. Traiter une situation relevant d'un SMpP est un exercice extremement delicat aussi. Vous constaterez que nos positions ne sont pas en contradiction, et je souhaite laisser ce constat a votre reflexion de long terme. Il ne faut sacrifier ni les enfants pour les meres, ni les meres pour les enfants... Le nomadisme medical, puisque vous faites une fixette sur cela (sans jugement de valeur dans ce constat) est souvent caracteristique, mais ni necessaire, ni un critere. Enfin, normalement... Arretons ce sujet ici, car ce n'est pas le theme du billet de Franck Ramus. Le SMpP est un theme qui va du sordide au ridicule en passant par l'"humour" le plus noir. Il faut vivre un SMpP ou une accusation de SMpP pour le constater. Je ne pense pas que nous serons en desaccord sur ce point. Des accusations de SMpP aussi mal etayees que categoriques, c'est a peu pres aussi detestable que des dossiers medicaux falsifies, soyez en sure.

  13. JLC Répondre | Permalink

    Je viens de lire la réponse de G. Pommier dans le Huffington Post à votre article. Je dois dire que même si j'entends le fond de sa pensée, il tend le bâton pour se faire battre (cf. par exemple : Kurt Cobain a pris de la Ritaline, il a fini par se suicider...).

    Concernant les "faits alternatifs de la psychanalyse", Lacan est l'un des artisans du post-modernisme, qui considère que la réalité n'est qu'une construction subjective et sociale, et que la science n'est qu'un discours parmi d'autres. Le conspirationnisme ambiant lui doit beaucoup.

    Mais par pitié, arrêtez d'associer ces gens à la psychanalyse, ils ne la représentent pas! (même s'ils le prétendent, et parlent suffisamment fort pour le laisser penser)

    • Franck Ramus Répondre | Permalink

      Je suis d'accord avec vous sur l'essentiel.
      Bien sûr, la psychanalyse est tellement divisée, fragmentée en sous-églises voire en micro-sectes (voire la typologie des sectes lacaniennes par le lacanien Yann Diener: https://pbs.twimg.com/media/CKEi4zJXAAE-7UE.jpg:large), qu'il est impossible pour qui que ce soit de légitimement vouloir représenter La psychanalyse.
      C'est d'ailleurs une critique récurrente à chacun de mes articles: si je critique les propos d'un lacanien, les freudiens me disent que c'est un mauvais psychanalyste qui raconte n'importe quoi. Si je critique un freudien, y compris parmi ceux réputés les plus ouverts aux neurosciences etc., j'ai les mêmes commentaires de la part du camp d'en face. Personnellement, je n'ai vraiment aucune raison de prendre parti pour les uns ou pour les autres, aucun n'a des arguments convaincants à mes yeux.

      Cela étant dit, Pommier revendique 5000 signataires à sa pétition, et le genre de discours qu'il tient semble encore très influent dans les milieux psychiatriques et médico-sociaux, il n'y a qu'à lire les témoignages des familles (https://scilogs.fr/ramus-meninges/enfants-differents-temoignages/). Par conséquent, j'aurais bien tort de négliger de lui répondre, et ce serait fallacieux de le faire passer pour un marginal au sein de la psychanalyse.

  14. Rene Cassou Répondre | Permalink

    @JLC
    "Mais par pitié, arrêtez d'associer ces gens à la psychanalyse, ils ne la représentent pas! (même s'ils le prétendent, et parlent suffisamment fort pour le laisser penser)"

    J'ai du respect pour les psychanalystes qui ont marqué l'histoire de la psychologie et de la psychiatrie au XXème siècle. Parmi les contemporains pour citer quelques exemples, j'ai appris la pédopsychiatrie dans le manuel de J. de Ajuriaguerra, neurologue et psychanalyste, et le chapitre sur l'autisme citait Lovaas et Schopler. Plus proches de nous, des personnes comme Wildlocher ( https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/daniel-widlocher-60-ans-de-psychanalyse_sh_26116) ou Philippe Jeammet (qui s'était élevé en son temps contre Pas de Zéro de conduite) pour n'en citer que deux ont apporté des contributions cliniques incontestables. ( Et à l'étranger, quelqu'un comme DJ Cohen à Yale a beaucoup contribué à la connaissance scientifique de l'autisme).
    Le respect qui leur est dû n'interdit toutefois pas de se montrer critique vis à vis de la théorie freudienne et de ses errements, tant dans la théorie que dans la pratique (l'homme aux loups est célèbre et je trouve ce qu'a écrit Masud Khan brillant, même si ce qu'on a appris tardivement de sa pratique interroge).
    Mais comme vous le soulignez, en ce qui concerne le texte de Pommier et al, on est dans le registre de la désinformation pure et simple et ça n'est pas acceptable.
    Quand à ne pas les associer à la psychanalyse, ils s'autorisent d'eux-mêmes et parlent en son nom, même si on peut espérer que d’autres voix se fassent entendre.

  15. Laura78 Répondre | Permalink

    Merci Franck Ramus!
    J'avoue être perplexe par certains commentaires qui me paraissent être en décalage avec la réalité du terrain.en effet la ritaline est décrié suite aux abus que l'on connaît aux États Unis .je suis maman d'un ado de 15 ans diagnostiqué tda/h a l'âge de 8 ans,je ne parlerais pas du loooooong parcours avant d'obtenir des mots sur ses maux.18 mois sous quazym mini dosé puis selon son poid.un suivi thérapeutique et une aide pour nous parents à bout de souffle .bien sûr que nous nous sommes posés un milliard de question avant de franchir le pas d'un tel traitement.bien sûr que nous avons lu tout ce que nous trouvions sur la ritaline .bien sûr que nous avons rencontré des parents qui se trouvaient dans une situation similaire à la nôtre voir pire car la menace de retirer la garde de l'enfant aux parents planait pour suspicion de maltraitance .alors oui je témoigne pour dire que nous sommes passés très près d'une catastrophe si nous n'avions pas pris cette décision de lui administrer le quazym.un garçon de 8 ans aux idées noires,rejetés par ces pairs et par les enseignants,nous sur le banc des accusés pour mauvaises éducations,la pression est énorme de toute part,il faut le vivre pour le comprendre!
    18 mois de prise,hors week end et vacance scolaire ,nous avons stoppé suite aux effets secondaires,(cassure de la courbe de croissance,problème d'endormissement,perte d'appétit )mais nous ne regrettons rien,ces 18 mois lui ont permis de retrouver l'estime de soi,de reprendre confiance,de ne plus être stigmatiser,et d'apprendre à gérer lui même son impulsivité et ça ça sans accoutumance.il aurait encore besoin d'aide thérapeutique pour gérer son organision,planification,impulsivité verbal,et sa mémoire qui lui fait tant défaut,mais c'est un ado enfin bien dans ses baskets qui est entouré d'amis et surtout accompagné par sa famille !!!!!

  16. Passelegue Répondre | Permalink

    Bonjour, je viens de leur adresser le message ci-dessous par mail, le point de vu d'une maman un peu agacée...Merci pour votre article !

    "Bonjour,

    Je viens de lire votre article concernant « ce que les parents doivent savoir sur le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité »…
    Je suis maman d’un garçon de 9 ans qui a été diagnostiqué TDAH… entre autre… Suite à la lecture de votre article je me pose les questions : oui, et alors ? on fait quoi avec tout ça ?
    C’est quoi l’idée et la solution pour nos enfants ? Que proposez-vous concrètement ?

    Pour commencer, le début de votre article est surprenant : depuis quand c’est à un psychologue scolaire ou un enseignant de poser un diagnostic ?????? Il aurait été bon de préciser que ce n’est pas à ces personnes qu’il faut s’adresser pour poser un diagnostic sérieux et valide ! Vous auriez dans ce cas renseigné de manière objective un parent dans le doute, l’angoisse de voir son enfant en difficulté…

    Je ne comprends pas non plus cette phrase « Ce diagnostic est basé sur l'observation superficielle de comportements »… Je peux vous assurer que le diagnostic pour mon fils a été posé après plusieurs années de galère, de rdv ,d’hospitalisation. L’observation est loin, selon moi, d’être superficielle.

    Ho et puis celle-ci me faire bondir « De nombreux adolescents drogués ont pris de la Ritaline dans leur enfance »… La phrase loin d’être chic mais très choc ! (bravo pour la rhétorique, elle pourrait être efficace mais) …Selon quelle étude scientifique? il aurait été bon de mettre le lien de ce que vous avancez…Parce que là, à part induire de la panique chez les parents je ne vois pas à quoi ça sert. Je veux bien que l’on m’interpelle par un titre tapageur mais je souhaiterai ne pas être prise pour une imbécile et qu’il y ait un peu de consistance…

    Pour finir la perle :
    « Le danger est d'autant plus sérieux que ce diagnostic risque également d'orienter ces enfants vers des voies de garage à l'école, et de grever leur avenir. »
    Ha bon ? et pourquoi ça ? Je veux bien connaitre les raisons pour laquelle vous avancez cela également ….Article ? sur quelles bases éducatives vous pouvez dire ça ?

    Bref, sans doute avez-vous de bonnes raisons de penser tout ça mais votre papier est mal écrit, dans un style si journalistique qui ne fait pas sérieux. Et puis il ne s’adresse pas du tout aux parents, c’est une récupération politique, alors ça me fait rire de lire « si la cause des enfants vous importe »… Elle ne vous importe gère non plus…

    Je veux bien lire, me renseigner, essayer de comprendre les différents points de vues qui animent « les professionnels de santé » à ce sujet. Nous ne donnons pas à notre fils de la Ritaline pour être tranquille, bien au contraire et cette décision a été réfléchie et difficile.
    Mais aujourd’hui je peux dire que cela a certainement éviter que notre garçon soit dépressif, ou son frère et sa sœur ou bien même encore nous les parents. Alors oui, ne mettons pas tout le monde dans le même panier MAIS la subtilité du sujet mérite d’être très étudiée et ne supporte pas l’approximation.

    Vous sentirez surement que, malgré son jeune âge, nous avons un passé plutôt chargé, concernant notre fils. J’ai ainsi pû lire votre article avec de la distance, mais je me revois 6 ans en arrière quand ce chemin a vraiment démarré… La décision de lui donner ce traitement 3 ans plus tard aurait été encore plus douloureuse, je ne l’aurai peut-être pas accepté ? … En tout cas, nous sommes fragiles quand il s’agit de nos enfants, ne vous adressez pas à nous de cette manière, c’est ce genre d’article qui fait du mal qui nous comble de culpabilité.

    Eva Passelegue"

    • Franck Ramus Répondre | Permalink

      Merci pour votre participation au débat.

      Concernant la genèse du TDAH, vous complétez notre historique, mais ce que vous ajoutez n'établit en rien que le trouble serait fictif et inventé pour coller à la molécule. Vous confirmez en fait que le trouble était conceptualisé bien avant, et que lorsque des molécules ont été découvertes ayant un effet "frappant" et "décisif", bien sûr les labos ont œuvré avec toute la détermination qu'on leur connaît pour obtenir que ces molécules soient indiquées pour ce trouble, et remboursées par les assureurs américains. Rien de très étonnant à cela. Mais ce ne fait pas du TDAH un trouble "fictif" et "fabriqué".

      Quant à vos "alternatives au TDAH", elles sont très révélatrices: "Formation ou sensibilisation des praticiens à la psychopathologie" (comprenez: psychanalyse), "repérer les psychoses sous jacentes" (entendez: psychoses dans le sens psychanalytique, que l'on lance à la tête des gens pour un oui ou pour un non - surtout pour un non), "écoute attentive", "psychothérapies diverses", "psychodrame", ce sont les pratiques sans aucune efficacité connue que les familles subissent depuis des décennies et dénoncent, les pratiques à cause desquelles elles éprouvent le besoin de se regrouper en association, d'organiser des colloques scientifiques, et d'interpeller les pouvoirs publics pour enfin obtenir pour leurs enfants des pratiques fondées sur des données probantes.

  17. Roger Répondre | Permalink

    Croire que les grandes entreprises qui vendent des médicaments n'ont aucune influence sur la médecine relève de l'angélisme. Mon affirmation vaut l'accusation de conspirationnisme envoyée à toutes les sauces. Peut-on être chercheur et négliger cette données socio-économiques ? La science française est décidément malade.
    Et dans cet article basé plus sur une haine irrationnelle envers les psychanalystes que sur des arguments solides, il ne manque plus les accusations d'antisémitismes comme il est de coutume de le faire après celle de conspirationnisme.

  18. Rene Cassou Répondre | Permalink

    @Roger
    "Croire que les grandes entreprises qui vendent des médicaments n'ont aucune influence sur la médecine relève de l'angélisme. "
    Où avons nous écrit le contraire? Relisez bien "Oui, les laboratoires pharmaceutiques qui produisent ces molécules utilisent tous les moyens en leur pouvoir pour augmenter leurs bénéfices, comme pour tous les autres médicaments. Ces intérêts sont parfois en conflit avec ceux des patients.
    La vigilance s’impose pour éviter de reproduire en France les mêmes excès qu’aux Etats-Unis."
    Par contre,si je suis bien votre raisonnement, les labos pharmaceutiques poussent à la prescription d'antihypertenseurs, donc l'hypertension n'existe pas (je passe sur tous les médicaments psychotropes, mais on pourrait dire que la schizophrénie, la dépression, l'anxiété etc n'existent pas, puisque les labos poussent à la prescription de médicaments dans ces indications...)
    "Et dans cet article basé plus sur une haine irrationnelle envers les psychanalystes que sur des arguments solides, il ne manque plus les accusations d'antisémitismes comme il est de coutume de le faire après celle de conspirationnisme" Est-ce que cette phrase ne peut pas être révélatrice de mécanismes projectifs (inconscients)? 😉

    • F68.10 Répondre | Permalink

      @Renee Cassou: Quand je lis un médecin écrire sur les maladies, je me pose toujours la même question que lorsque j'entends un religieux me parler de la vierge Marie: Connaissent-ils vraiment ce dont ils parlent? Nul part il est écrit que Marie était vierge, mais seulement que la conception fut immaculée. Les anges, tout ça, tout ça... Nuance futile? Ou inconséquence dogmatique pour ceux à qui cela devrait importer?

      C'est quand même gênant lorsque le destinataire d'un discours se pose la question si l'émetteur dudit discours comprend, ou pas, ce qu'il croit.

      Quand vous écrivez que d'aucuns osent remettre en cause que certaines conditions mentales seraient des maladies, ne faites vous pas preuve du même type de légèreté?

      Expert Rev Neurother. 2009 Oct;9(10):1475-86. doi: 10.1586/ern.09.102.

      Je cite: "The main principle in psychosis classification has been the Kraepelinian dichotomy, despite its lack of enduring empirical validation. Without doubt, current psychiatric classifications have made great strides in reliability and clinical utility, although these advantages have not been enough to compensate for their shortcomings concerning validity. It has recently been suggested that the Kraepelinian dichotomy may be hindering progress in neurobiological research within psychosis."

      Avant de vous lancer dans la chasse aux scientologues, pourriez-vous nous expliquer la sémantique du terme "validity"? À ce moment là, nous pourrions croire que vous comprenez ce à quoi vous croyez, et peut-être même savez.

      Maintenant, beaucoup plus prosaïquement, je vais vous expliquer concrètement ce qu'un allégué cinglé signifie précisément quand on lui arrache ls vers du nez pour lui extorquer une négation du concept de maladie mentale qui lui est appliqué: Il en a marre qu'on défonce sa porte et de devoir payer les pots cassés.

      C'est pas bien compliqué.

      Maintenant, le problème du clinicien, pour caricaturer à l'excès, c'est face à quelqu'un qui en a marre qu'on défonce sa porte, il y a, très schématiquement, deux interprétations qui s'offre à sa conscience:

      (1) C'est un scientologue qui délire et rationalise sa déchéance sociale, morbide ment, par un sentiment psychotique de persécution.

      (2) Il en a marre qu'on défonce sa porte.

      Le cerveau a beau être l'organe le plus compliqué du corps humain, un objet d'étude fascinant, mais parfois, le psychisme, c'est extrêmement simple. Binaire, même.

      Mais avant de s'enfoncer dans des explications pourtant bien simples, nous allons rester au niveau du compliqué: La validité d'une catégorie diagnostique, c'est quoi, pour vous?

      (Je connais la réponse, mais j'aimerais juste, comme vous l'avez probablement compris, m'assurer que vous comprenez ce que je n'oserais croire que vous croyez, mais que j'ai été contraint d'admettre, pour mon bien paraît-il, et par la coercition physique plutôt que par l'argumentation rationnelle, que vous savez).

  19. Roger Répondre | Permalink

    "les laboratoires pharmaceutiques qui produisent ces molécules utilisent tous les moyens en leur pouvoir pour augmenter leurs bénéfices"
    Conspirationniste !

  20. Pensée Répondre | Permalink

    Bonsoir,

    Comme je vous l'avais signalé par mail, j'ai aussi travaillé de mon côté sur le même sujet. Votre article est beaucoup mieux écrit que le mien, et j'espère ne pas avoir dit des erreurs sur le sujet.

    En tout cas, on en arrive au même résultat, même si je suis un peu plus nuancé sur la possible volonté des auteurs derrières.

    Voici le lien de mon article.
    https://penseespsychosceptiques.wordpress.com/2017/10/17/psycho-pensee-1-tdah-polemique-et-expertise/

    Cordialement,
    PPS

  21. Allen Répondre | Permalink

    Critiquez votre chapelle un peut aussi, c'est comme ca que la recherche avance. (Et oui les psycha ont beaucoup de boulot aussi concernant ce point)

  22. F68.10 Répondre | Permalink

    @Pensee: j'ai lu votre article. Contrairement a celui de Franck Ramus, qui se base essentiellement sur une critique des arguments, le votre souffre d'un biais que je qualifierai d'anti-conspirationisme simpliste.

    Je m'explique.

    Vous dites qu'on ne cree pas un trouble pour repondre a une molecule, ce a quoi j'adhere (modulo la critique d'un de vos commentateurs). Vous dites plutot qu'on articule une reponse medicamenteuse en fonction d'un trouble identifie, ce qui est essentiellement vrai, du moins au niveau de la recherche scientifique.

    Je n'ai aucun probleme a admettre qu'on puisse admonistrer, avec le consentement eclaire du patient (qui a moins de 12 ans), un inhibiteur de la recapture de dopamine et de norepinephrine (comme la cocaine) a metabolisation lente (donc pas comme la cocaine).

    Seulement voila. Le probleme n'est pas exactement la.

    Le probleme est que, comme vous semblez le remarquer, une intervention medicale repond a une demande. Et en l'occurence, les criteres que vous mentionnez permettent a la famille et a des intervenants exterieurs de formuler cette demande.

    Ethiquement, je trouve cela problematique.

    Scientifiquement, ce peut etre des criteres pertinents pour faire emerger des effets de groupe. Le critere d'une demande formulee par un tiers peut tout a fait faire apparaitres des difference "statistiquement significatives" dans le groupe etudie comparativement a la population pour laquelle cette demande n'a pas ete formulee.

    Medicalement, je trouve problematique qu'on se fie au critere d'une demande exterieure, demandr qui peut recouvrir beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. "Tout le monde ment" dit un celebre docteur de series televisees accro a la vicodine.

    Qu'on se fie a une demande exterieure pour mettre en place des etudes, ca me va. Mais, pour moi, il s'agit d'investigation medicale. Cela ne me parait justifie d'en faire un critere pour une reponse therapeutique, ce qui temoignerait d'une vision naive ou la medecine colle de trop pres a la recherche. La recherche a plutot pour vocation de mettre en place de meilleurs criteres, plus objectifs que des demandes exterieures, justement dans le but d'avoir de meilleures reponses et d'eviter les faux positifs.

    Ces faux positifs peuvent etre dramatiques a l'echelle individuelle, alors qu'ils sont masques par un effet de groupe dans la recherche scientifique.

    C'est une des raisons implicites dans le refus de certains patients de considerer ce type de criteres dans la definition d'une maladie. Et ce n'est pas un argument qu'on peut balayer d'un revers de main agremente du qualificatif de "complotiste".

    Se baser sur les allegations de tiers pour engager les gens dans un parcours psychiatrique, c'est assez efficace pour (1) rendre les patients paranos et (2) faire apparaitre des effets "genetiques" qui ne seraient que des artefacts temoignant de "qui" emet la demande a laquelle la medecine repond.

    Et ce n'est pas tres ambitieux pour la medecine de s'en contenter, travestissant la subjectivite en objectivite...

    Moi j'aime bien le Wisconsin Score Card Test, scientifiquement. Assez objectif, je trouve. Y a t'il un seul hopital psychiatrique en France ou ce test puisse s'inscrire dans une demarche diagnostique? (Je ne parle pas du TDAH ici) vous ne trouvez pas ce type de test plus objectif que de noter tous ce que les tiers racontent dans les dossiers? Moi si.

    Il y a d'autres points qui me font tiquer dans votre article, mais je n'evoque que celzi la ici dans le but de ne pas compliquer inutilement mon propos.

    • Pensée Répondre | Permalink

      Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour votre commentaire et vos critiques, même si j’aurai préféré être notifié par mail de votre réponse (mais bon, c’est un détail).

      Cependant, je ne suis pas certain que vous ayez compris certains points de mon article, peut-être est-ce en partie de ma faute. Si je saisis bien, vous souhaitez parler du manque de preuves objectivables ?

      Si tel est le cas, je vous conseille de jeter un œil de nouveau aux critères d’exclusion du trouble, ainsi que des autres critères importants, comme la durée du trouble, ou encore le fait que les symptômes doivent apparaître dans deux environnements de vie différents et qu’ils doivent être vu par le professionnel. Je le dis et je le redis, ces critères sont cruciaux à comprendre et à garder à l’esprit.

      Et justement, dans ces critères, on voit par exemple qu’il faut mettre de côté le retard mental, et donc passer un test d’intelligence, comme le WISC. Durant cette phase de tests psychométriques (parce qu’il peut aussi avoir d’autres tests à passer, comme un test de barrage, d’attention soutenue, etc.), il est évident que les symptômes de la personne apparaissent aussi, et cela rentre en ligne de compte dans la mise en place d’un diagnostic précis. Je n’avais pas précisé dans mon article ces détails mais il est vrai, j’aurai dû y penser.

      Bien évidemment, il y a mieux et bien évidemment, il peut avoir des faux positifs (tout comme des faux négatifs, paradoxalement), aucune démarche n’est parfaite. Cependant, je ne pense pas que cela soit, à lui seul, un argument valable à l’encontre de la scientificité du TDAH.

      De même, ces critères diagnostiques, tout comme je le précise assez régulièrement dans mon article, ainsi que dans la conclusion, sont amené à évoluer avec le temps. Et il est possible que ce trouble, connu actuellement sous l’appellation TDAH (ou trouble hyperkinétique avec les autres classifications) change de nom, soit inclus dans un autre trouble, voire disparaisse.

      (Et concernant le Wisconsin Score Card Test, c’est un test très utilisé par les neuropsychologues, mais ce ne sont pas les seuls professionnels à les utiliser, afin d’amener à un véritable diagnostic).

      • F68.10 Répondre | Permalink

        @Pensée: Il me semble que je comprends parfaitement le contenu de votre article, et le constat que vous suggérez que je ne le comprend pas m'indique assez clairement que vous ne saisissez pas mes propos. Je fait ce type de constat, comme dans la phrase précédente, dans mes interactions avec le corps médical depuis suffisamment d'années pour que cela ne me surprenne pas, bien que cela suscite invariablement en moi la tentation de recourir à ce que les psychodynamiciens qualifient de mécanismes de défense particulièrement, particulièrement, particulièrement maladaptés.

        Je ne souhaite pas parler uniquement du manque de preuve objectivables.

        Vous faites une défense de la scientificité du TDAH, et vous semblez indiquer que la liste des critères, auxquels vous rajoutez dans votre post les critères d'exclusion et les critères de durée du trouble, comme d'autres me l'ont fait avant vous pour m'expliquer que j'avais décidément du mal à comprendre, suffisent, en gros, à me montrer que les psys sont des gens sérieux et que cela devrait me suffire. Je caricature, à peine.

        Il y a plusieurs points, qu'il me semblait avoir exposer de manière peu ambigüe, que vous ne semblez pas avoir relevé dans mon argumentaire.

        Le premier point est que mon argumentaire n'est pas spécifique au TDAH, et vise spécifiquement la catégorie de critères, dans de nombreuses catégories diagnostiques en psychiatrie, qui font référence aux propos de tiers, que cela soit explicite comme mentionné dans votre article, ou implicite, comme en témoigne la pratique médicale.

        Le deuxième point est que la scientificité du trouble (pour faire simple) se juge selon des effets de groupe. Quand on valide la scientificité d'une catégorie diagnostique, on la valide selon l'application de critères diagnostiques qui sont censés être jugés sur des cohortes. Dans ce contexte, l'utilité de critères diagnostiques faisant appel à des propos de tiers peut apporter de l'information utile pour distinguer des groupes utiles dans lesdites cohortes. Néanmoins, transposer ces mêmes critères de la recherche dans la pratique médicale n'est pas, à priori, une opération neutre et sans danger (ce qui n'est pas spécifique au TDAH du tout: Law Hum Behav. 2010 Aug;34(4):259-74. doi: 10.1007/s10979-009-9176-x. Epub 2009 Mar 11.).

        (Dans la réalité, ce sont plutôt les critères utilisés dans la pratique médicale qui sont remontés à la recherche scientifique, et le fait que ces critères de demandes externes proviennent d'abord de la pratique médicale, ce que je trouve inquiétant. Mais c'est un autre débat, ou plutôt un débat connexe).

        De tels dangers qui me viennent immédiatement à l'esprit sont: (1) Le manque de fiabilité des témoignages extérieures, que ce soit pour mes motifs inavouables, ou pour des motifs avouables mais pas toujours très clairs: Garralda Bailey J Psychosom Res. 1990;34(3):303-12. pour un exemple parmi d'autres dans la littérature. (2) Un aléa moral, au sens où la personne faisant l'objet des interventions n'est pas la personne qui en émet la demande, ce qui peut emmener tout une gamme de réactions psychologiques. Je n'ai aucune raison de croire que ce type d'effets, qui comme je l'ai mentionné dans mon précédant post, peuvent entraîner un sentiment d'impuissance de la personne concernée, de la paranoïa, des tensions intrafamiliales accrues, et une relation pervertie avec le corps médical, aient été suffisamment étudiés. Et encore moins pris en compte dans les études liées non pas à la scientificité de la catégorie diagnostique concernée, mais à la pertinence de la pratique médicale associée, ainsi qu'à la confusion ainsi entretenue entre le trouble et les comorbidités psychiatriques iatrogènes associées dans les études de cohorte. (Pédanterie dans mes propos? Ou exaspération me poussant à préciser mes propos jusqu'au ridicule?)

        J'ai même le sentiment très tenace que cela est simplement nié par le corps médical, sacrifié sur l'autel de la sacralisation du mythe téléologique du sacerdoce du médecin, habilement camouflé par des discours lénifiants sur la relation patient-médecin. (Ce qui est un exercice de déni malsain dans lequels les psychanalystes en particulier se distinguent.)

        Plus spécifiquement sur le TDAH (qui ne m'intéresse que peu, et pour des raisons indirectes):

        http://psych.colorado.edu/~willcutt/pdfs/willcutt_carlson_2005.pdf

        "3.2.2. Inter-rater reliability
        Whereas test–retest reliability of the DSM-IV symptom dimensions is adequate when the symptoms are rated by a single individual, correlations between parent and teacher ratings are low to moderate (mean rZ.42; e.g. [17,20,21, 28–30]). Similarly, the rate of agreement between parents and teachers is moderate for the overall diagnosis of DSM- IV ADHD (47% across studies) and low for the specific DSM-IV subtypes (11.5–40% agreement; [20,30–32]). These modest levels of inter-rater agreement indicate that parent and teacher ratings identify partly independent samples of children and that even when parents and teachers agree that a child meets criteria for ADHD their ratings often place the child in different subtype groups. Some differences between parent and teacher ratings are undoubt- edly due to measurement error, but these differences may also reflect meaningful differences in behavior across settings, differences in the threshold at which a behavior is identified as atypical, and other individual differences among raters (e.g. [2])."

        Et plus loin:

        "Although previous studies support the validity of ADHD ratings by both parents and teachers, these ratings identify partially non-overlapping samples of children."

        Moi, je ressens un malaise. J'ai systématiquement l'impression que ma lecture des données de la littérature médicale aboutit assez généralement à des jugements assez dithyrambiques sur la pertinence des travaux menés.

        Avec ce type de "jugements de valeurs" (puisque c'en est un), cela fait longtemps que les physiciens des particules auraient conclu que le moment magnétique du muon est clairement anormal. Ben non, eux, ils attendent des résultats à 5 sigmas pour tirer des conclusions. Bien sûr, la recherche médicale n'a pas les mêmes exigences que la physique des particules, mais tout de même... Serait-ce parce qu'il faut absolument répondre à une "demande"???

        (Au passage, à la lecture du document plus haut, j'ai le sentiment que la chronicité du trouble n'est pas vraiment supporté par les données, mais que les symptômes rapportés par les tiers n'ont un cohérence temporelle qui n'est prouvé que sur un relatif court-terme. Pourtant, le TDAH est claironné comme chronique, cf. DSM4. Quelles données à l'appui?)

        Rappelons quelques points:

        J Abnorm Psychol. Author manuscript; available in PMC 2013 Apr 10.

        "Under the prevailing model that informs the DSM enterprise (e.g., Spitzer & Wakefield, 1999), a foundational aspect of criterion validity for a mental disorder is evidence that the disorder is associated with distress or functional impairment that is sufficiently severe to warrant intervention. For this reason, the inclusion criteria for many studies required documentation of impairment for an individual to be included in a group with ADHD. As a result, care must be taken to avoid a tautology in which the same measures of impairment are used to both define and externally validate the disorder."

        Cela va sans dire. Le même article donne, pour simplifier, une cohérence temporelle interne du trouble sur une durée de 5 ans. Peut-être suffisant pour donner quelques cachetons pendant un temps, mais sûrement pas de quoi en faire tout un flan sur la chronicité, et pas vraiment de quoi répondre de manière concluante aux questions posées par la citation précédente.

        Du même article:

        "Low to moderate rates of inter-rater agreement are a nearly ubiquitous finding across all measures of psychopathology, indicating that this is a central issue for the field, and not a unique problem for ADHD (e.g., Achenbach & Rescorla, 2001; Gadow & Sprafkin, 1998)."

        Nous ne parlons pas de validité ici, mais de consistence du diagnostique, et comme je l'ai mentionné dans mon premier point, cela dépasse le cadre du seul TDAH.

        La prévalence du TDAH est estimée à 3.5%. Cette prévalence impose, mathématiquement, des contraintes pour la fiabilité d'un diagnostique du TDAH, et je n'ai pas le sentiment que la consistence interne des critères diagnostiques soit suffisamment fiable pour faire des diagnostiques précis. Pour illustrer la question mathématique: si vous avez un trouble à 1% de prévalence, et un test diagnostique renvoyant 99% de fiabilité (i.e. 1% de faux positifs et 1% de faux négatifs), et bien si vous prenez une personne au hasard, vous obtenez, compte tenu de la prévalence, 1 personne sur 2 diagnostiqué à tord. C'est pourquoi, pour avoir des diagnostics fiables, il faut un taux d'erreur UN ORDRE DE GRANDEUR inférieur à la prévalence.

        Pour mitiger ce risque, on peut faire l'hypothèse raisonnable qu'un diagnostic sera plus fiable dans une population dite à risque, et plus généralement quand il y a une "demande". Mais ce point lève tout une série de question: confirme-t'on par un diagnostic l'existence d'une demande plutôt qu'un trouble réel? À la lecture de ce point, il me paraît utile de relire mon (trop long) post depuis le début pour saisir l'ampleur de la question.

        Et pour vous apprendre deux ou trois petites choses sur la notion de "demande", je vous suggère de lire le document suivant, et pourquoi pas de commencer la lecture par le dernier paragraphe:

        http://docnum.univ-lorraine.fr/public/BUMED_T_2015_AUGUSTYNIAK_JULIEN.pdf

        Ou encore (toujours lire le dernier paragraphe):

        https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01370751/document

        Donc, non: le symptôme de "demande" n'est pas un symptôme comme un autre. Débarassons-nous en le plus vite possible dans la pratique des diagnostique.

  23. Duflo Répondre | Permalink

    Bonjour Monsieur Ramus
    Dans votre présentation, vous mentionnez que vous êtes médecin-directeur de CMPP. Pourriez vous préciser de quel CMPP il s'agit, si vous y exercez encore ?
    Cordialement,
    S. Duflo

    • Rene Cassou Répondre | Permalink

      Je confirme la réponse de Franck Ramus. Je suis médecin-directeur d'un CMPP à La Rochelle., et j'y exerce encore, plus pour très longtemps, avec le temps qui passe...

  24. STEPHANE CAVATASSI Répondre | Permalink

    BONJOUR, JE TROUVE CET ARTICLE D'UNE ABSURDITé EFFREYANTE. JE SUIS MALHEUREUSEMENT GRAVEMENT ATTEINT D'UN TDAH QUI M'A RENDU JUSQU'AUJOURD'HUI MA VIE IMPOSSIBLE....ON ENTENDS BIEN QU'AUCUN DES INTERVENANTS DE CET ARTICLE N'ONT UN SEUL INSTANT VECU LA REALITE D'UN TDAH...C'EST AUSSI SIMPLE QUE CELA, SANS PSYCHOSTIMULANT MA VIE N'EST PAS POSSIBLE EN SOCIETE....ENFIN JE M'ARRETE LA CAR CET ARTICLE EST EFFARANT D'ABSURDITE ET D'UNE NON CONNAISSANCE ABSOLUE DE CETTE MALADIE QUI BON DIEU QU'ELE EST DIFFICILE A VIVRE, J'EN SAIS QQCHOSE....EXCUSEZ MOI MAIS J'AIMERAIS QUE CES GENS S'INFORMENT AVANT DE DESINFORMER LA SOCIETE D'UNE MALADIE AVEC DES REPERCUSSIONS PLUS QUE GRAVISSIMES....A BON ENTENDEUR...

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