Commentaires sur le webinaire « Hauts potentiels » du 29/04/2020
Lors du Webinaire du 29 avril 2020 "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les HP sans jamais oser le demander", il y a eu beaucoup d'intervenants, peu de temps, et peu d'occasions d'interagir les uns avec les autres. Beaucoup pourrait être dit sur de nombreux sujets, et cela prendrait beaucoup de temps. Ici, j'ai simplement réagi à chaud à deux interventions qui m'ont particulièrement interpellé.
La première était l'intervention de François Vialatte:
Comme je l'ai dit dans la vidéo, je n'ai pas eu le temps de consulter toutes les études qu'il cite, et je ne l'aurai sans doute pas. Cela n'empêche pas d'autres ayant les compétences et le temps de le faire. Je les invite donc à compléter mon analyse et à nous en faire part ci-dessous en commentaires, ou à me communiquer leurs réflexions pour intégration directement ici.
La seconde intervention qui m'a interpellé était la conclusion d'Olivier Revol:
Pour conclure sur une note plus positive:
Merci pour ces analyses qui permet faire progresser la connaissance sur ce sujet.
Je suis un peu attristé par les commentaires de Franck sur son blog que je lis très régulièrement, et la plupart du temps avec délectation. Ici, je ressens une certaine amertume à constater une sorte d’acharnement à vouloir, sous couvert de rigueur scientifique (que je suis le premier à défendre), opposer voire confronter la recherche et la clinique. L’initiative de Jeanne d’hier soir, que tout le monde a unanimement saluée, nous laissait pourtant espérer un début de réconciliation après un faux débat qui a agité un certain milieu, essentiellement parisien, ces deux dernières années. Personnellement, j’espérais même que cela eût été l’occasion d’initier une discussion décomplexée et constructive, qui aurait pu déboucher, par exemple sur de nouveaux projets de recherche clinique, pour le plein bénéfice des nombreux patients que nous recevons dans nos cabinets de médecins, psychologues, neuropsychologues, orthophonistes, etc…. et pour lesquels il y a une convergence unanime sur un point : beaucoup trop de nos jeunes HP sont en grande souffrance, il y a urgence à réfléchir ensemble pour améliorer leur condition. Et qu’importe, finalement, qu’ils représentent 0,1% 1%, ou 10% de la population générale. Ils sont là, ils sont encore trop nombreux et ils ont besoin de nous, cliniciens comme chercheurs. Olivier a parfaitement raison de rappeler les vertus du sens clinique du praticien face à son patient, mais, avec toute l’affection que j’ai pour lui, est également allé trop loin en argüant que l’on doive se méfier des études scientifiques qui disent tout et leur contraire (ce à quoi Frank a eu beau jeu de rétorquer que c’est précisément inhérent à la démarche scientifique qui avance par essais et erreurs….).
Je renverrais pour ma part volontiers dos à dos l’exemple du nourrisson couché sur le dos ou sur le ventre, preuve que la science se trompe et celui de la saignée comme panacée, preuve que la clinique est dans l’erreur. Diable ! N’y a-t-il pas mieux à faire pour occuper son temps, même en confinement, que de chercher à démontrer les erreurs de l’autre pour se justifier dans son identité de clinicien ou de chercheur ? N’a-t-on pas plutôt besoin des deux, et d’entente entre les deux pour faire avancer la condition humaine ? L’histoire jugera bien dérisoires ces petites querelles…. S’il vous plaît, arrêtons cela et avançons !
Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'on rencontre des enfants HQI qui présente des troubles psychopathologiques. Mais dans mon expérience de clinicien (qui vaut ce qu'elle vaut 😉 ), on en rencontre plutôt moins que du côté de la déficience intellectuelle (où les troubles sont d'ailleurs plus souvent difficile à reconnaître du fait des difficultés d'expression et des comorbidités). Un autre des problèmes que l'on rencontre, c'est que parfois, la mythologie qui circule autour du fonctionnement psychologique des HQI fait que les parents attribuent les symptômes à l'intelligence excessive, alors qu'ils sont simplement la conséquence d'un trouble psychiatrique (anxiété, trouble de l'humeur, TSA, TDAH etc) et que cela fait obstacle à une prise en charge adéquate de leur trouble. Bien sûr, le HQI est une dimension de la personne qui doit être prise en considération dans la prise en charge de ses troubles.
Ahh ! Enfin ! Merci !
Il me semble (pas de recherche particulière sur des documents fiables) depuis bien longtemps que des diagnostics autour desquels foisonnent croyances et représentations socialement partagées, donc génératrices de stéréotypes d'autant plus difficiles à détricoter que certain.es clinicien.nes (; s'y vautrent allègrement (de façon plus ou moins naïve ou cynique), voire y trouvent "récompense/gratification" avec la vente d'ouvrages et la reconnaissance sociale afférente...
Pour revenir à ces diagnostics, il me semble qu'ils peuvent finir par avoir une sorte d' "effet écran". Susceptible de retarder la recherche d'explications (comme on en a besoin, de ces explications... si possible univoques, faciles à comprendre, voire répondant à nos attentes et convictions a priori, afin de les partager socialement - Cf. "partage social des émotions") correspondant mieux aux situations...
Par ailleurs, à propos de la "validité des impressions cliniques" (oui, ça fait oxymore...), je fais en ce qui me concerne le lien avec les "Théories Implicites de Personnalité" (TIP). Développées en particulier dans l'ouvrage "Sommes-nous tous des psychologues", J.-Ph. Leyens, 1983 - Mardaga.
Voilà la page de résultats trouvée sur G. Scholar pour complément pour celles et ceux que ça intéresse.
Il me semble également que tout clinicien, et plus largement toute personne susceptible d'en juger, évaluer une autre, sans passer par des évaluations standardisées devrait impérativement avoir connaissance de l'erreur fondamentale d'attribution :
https://www.canal-u.tv/video/les_amphis_de_france_5/l_erreur_fondamentale_d_attribution.3075
Comme prendre connaissances des théories concernant les processus de jugement social en relation avec ceux conduisant à une prise de décision...
Un jugement clinique ne fait probablement pas l'économie des différents biais inhérents au jugement social...
Enfin, j'ai une question à propos des HPI, au sein de la population générale.
Simple curiosité... A-t-on accès à une estimation fiable de la proportion de celles et ceux qui n'ont jamais été évalué.es, et ce, tout au long de leur vie ? Autrement dit de la proportion des HPI qui s'ignorent ?
Proportion pouvant peut-être, si je n'écris pas de bêtises, être rapportée aux 2.2% d'HPI (donc au sein de cet échantillon de la population), ainsi qu'à la population générale. En France Métropolitaine.
(Peut-être plus gênant d'élargir aux DOM-TOM / DROM-COM...)
IN
"beaucoup trop de nos jeunes HP sont en grande souffrance"
C'est ce que j'ai cru également, après avoir lu bon nombre de ces ouvrages consensuels sur le "HPI" où je reconnaissais bon nombre des particularités de mon fils. Je me suis même couverte de ridicule quand j'essayais d'expliquer aux psychiatres lors des hospitalisations en psychiatrie que mon fils n'était pas schizophrène, mais "HP". Je n'ai pas trouvé les mots, je manquais alors d'énergie et d'aplomb face à ces "sachants" pour exprimer que les symptômes attribués à la schizophrénie (à début précoce, puis hébéphrénique, puis tout un tas d'autres diagnostics avec troubles psychotiques dans le libellé) étaient présents depuis la toute petite enfance et pouvaient même être expliqués quand on réfléchissait au contexte (trop de bruit, trop de monde, ...).
Un professeur en CRA nous a même dit que notre fils " n'était sans doute pas autiste mais que ses particularités s'expliquaient par son haut potentiel", tout en laissant un de ses collègues (dans le même pôle pédopsy dont il était le chef) lui prescrire du Risperdal. Belle idée, le Risperdal, plus de 6 semaines! Dans le cas de mon fils, non seulement ce médicament l'empêchait d'avoir une pensée cohérente, mais en plus, le rendait agressif, sans diminuer son mal-être (combien de fois notre fils nous a demandé de le plonger dans le comas jusqu'à sa mort, car il savait que si il nous parlait suicide, il retournerait en hospitalisation, lieu traumatisant si il en est, quand on a connu la chambre d'isolement, la contention et les injections). Ce même professeur nous a adressés au professeur Revol. Par chance, celui-ci ne nous a jamais répondu et nous avons quitté, définitivement, la psychiatrie institutionnelle pour aller vers des psychologues dans le libéral qui nous ont aidés, eux (je remercie d'ailleurs une association de parents qui nous a conseillé des professionnels compétents). Notre généraliste a pris le relai pour le suivi de l'anti dépresseur et nous avons mis en place une équipe "pluridisciplinaire" dans le libéral en nous entourant de ceux dont notre fils avait le plus besoin à ce moment-là. Et aujourd'hui, il est rétabli, épanoui et a repris une scolarité en milieu ordinaire, après 3 ans d'enfer.
Notre fils a aujourd'hui un diagnostic d'autisme, ainsi que des tas d'autres troubles (dont une apnée obstructive qui n'a pas été diagnostiquée lors des nombreuses hospitalisations, une dépression sévère et des troubles anxieux, dont il ne souffre plus depuis que la prise en charge a été adaptée, des troubles neuro visuels, une légère dyspraxie et … un THQI).
Ce n'est pas de la "condition des HP" dont il faut parler, mais plutôt de la capacité des médecins à poser des diagnostics pertinents, sans se cacher derrière de fausses croyances, sur le HP ou sur d'autres anachronismes dépassés (oui, je parle de la psychanalyse qui laisse encore des traces dans les formations des médecins comme des professions para médicales, traces "inconscientes" en particulier sur ce qu'est un développement "normal").
Les "vertus" attendues des cliniciens sont essentiellement des vertus de rigueur et de bon sens: celui de chercher ce qui soulage le patient, sans s'arrêter au 1er diagnostic posé, qui peut, même si il est pertinent, en cacher d'autres. Et ne pas appliquer des protocoles sans réfléchir, sans discernement et sans écouter le patient et les proches.
Je vous invite à regarder le film de Sandrine Bonnaire sur sa sœur Sabine. Cela vous donnera un aperçu de ce que nous avons vécu avec notre fils, qui, lui s'en est sorti par chance et après beaucoup de combats. Il ressemble désormais à Paul (Wiki Paul de l'émission des 12 coups de midi).
Je vous invite également à regarder la conférence sur les stéréotypes de genre (journée ANCRA de 2016): que ce soit sur le HP ou le genre, les stéréotypes (biais cognitifs) peuvent conduire à modifier la façon dont sont considérées les personnes, comme les diagnostics. La clinique a des limites et les cliniciens devraient être contrôlés et sanctionnés, en particulier quand ils ont des responsabilités en tant qu'enseignants. Savoir reconnaitre une erreur, et en tirer les conséquences, est une qualité qui permet de progresser. Je n'ai pas rencontrée cette qualité chez les 15 psychiatres (dont 2 professeurs) qui ont croisé notre chemin en tous cas, dont certains exercent dans 2 hôpitaux universitaires connus (est-ce un échantillon représentatif?).
Pour moi, les pratiques actuelles en psychiatrie sont ce qu'était la saignée à la médecine somatique: aussi inutile que dangereuse. Et les fausses croyances sur le HP entretiennent ce retard.
Pour ma part, je suis reconnaissante que des personnes comme M. Ramus et M. Gauvrit puissent expliquer certains non-sens en psychiatrie et en psychologie, qui peuvent conduire à des drames humains. Et ils le font avec beaucoup de mesure je trouve.
Merci pour votre message, qui tente de trier le rationnel de l'émotionnel (auquel il reste difficile d'échapper, bien sûr), ce qui ne doit pas être facile avec un vécu quotidien récent aussi prenant, déroutant, et mettant en exergue le désarroi parental, et l'impuissance de certain.es professionnel.les, travestie par des discours de "sachant.es", comme vous l'écrivez..
Je partage totalement votre avis sur les travaux respectifs de N. Gauvrit et de F. Ramus, qui œuvrent à ce qu'on finira peut-être par appeler l'evidence based psychologie / psychiatrie.
Et c'est loin d'être superflu !!
IN
Merci pour ces éclairages. Ça rejoint tout à fait le sentiment que j'ai eu hier soir lors de l'explication de certains résultats par Monsieur Vialatte. J'ai un peu tiqué...
Pour compléter votre analyse concernant le dernier article (celui de Gere et al. 2009), il est également intéressant de souligner que les auteurs eux-mêmes décrivent dans les limites de leur étude que le profil sensoriel de Dunn est rempli ici par les parents alors qu'ils connaissent déjà l'identification HPI de leur enfant. Il y a donc là un potentiel biais par rapport à leurs attentes (ils pourraient surcoter en connaissance de ce qui devrait être attendu concernant le profil particulier de ces enfants au niveau sensoriel). Les auteurs proposent d'ailleurs qu'une nouvelle étude soit réalisée avec un groupe contrôle, et avec des "raters" sans connaissance préalable des capacités intellectuelles de l'enfant.
Hier soir, Monsieur Vialatte a également pointé une étude qui montrerait une plus grande prévalence de bipolarité chez les HQI. Je vais m'y intéresser de plus près parce que ceci va aussi à l'encontre de ce que j'avais pu lire ailleurs.
Merci pour ce complément sur l'étude de Gere et al. L'ayant lue rapidement, je n'avais pas repéré que le questionnaire était rempli par les parents, ce qui effectivement augmente le risque de biais.
Concernant l'étude sur la "bipolarité" (Smith et al. 2015), elle est plutôt de bonne qualité, basée sur une grande cohorte britannique. On peut juste se demander combien d'associations statistiques ont été testées dans cette immense base de données, avant d'en trouver une significative à publier...
François Vialatte rapporte cette étude de manière exagérée en parlant de trouble bipolaire, alors qu'il n'y aucun diagnostic de trouble bipolaire dans cette étude, il s'agit d'une association entre le QI et une échelle de traits maniaques, traits qui pourraient eux-mêmes constituer un facteur de risque pour le trouble bipolaire.
Bref, à nouveau le compte n'y est pas.
Smith, D. J., Anderson, J., Zammit, S., Meyer, T. D., Pell, J. P., & Mackay, D. (2015). Childhood IQ and risk of bipolar disorder in adulthood : Prospective birth cohort study. BJPsych Open, 1(1), 74‑80. https://doi.org/10.1192/bjpo.bp.115.000455
Bon, un article qui ne parle pas du risque de trouble bipolaire, mais de première hospitalisation pour dépression et qui montre plutôt le contraire de ce que présentait Vialette :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28088056
Il me semble qu'il y a plusieurs risques, y compris pour des études réalisées selon des méthodes scientifiques.
1- Les diagnostics sont posés dans des contextes donnés (en fonction d'un manuel diagnostique, ainsi que des usages locaux pour poser ou exclure des diagnostiques en fonction de symptômes présents ou absents: illustration, les diagnostics de syndrome d'Asperger posés ou non en fonction des praticiens et de leur formation/croyances).
2- L'impact d'autres co-morbidités éventuelles non évoquées dans les études (ou non diagnostiquées chez les patients) peut être majeur sur les résultats.
3- Les risques d'erreurs de diagnostics sont assez fréquents (diagnostics de TCA, schizophrénie, bi-polarité par erreur ou en présence de TSA en particulier).
Quelle valeur a ce genre d'études, y compris quand elles suivent des méthodes scientifiques, quand le panel étudié n'est pas suffisamment bien décrit ?
Différentes études peuvent utiliser des tests de QI différents, des seuils de HQI différents, éventuellement d'autres critères en plus, et documenter plus ou moins bien les comorbidités etc. Néanmoins, tous les tests de QI donnent des scores fortement corrélés entre eux, et mettre le seuil à 125 ou à 130 ne fait de différence qu'à la marge. Ce qui compte, c'est que les mêmes tests et critères soient appliqués de manière uniforme à toute la population étudiée, ce qui est le cas dans les études scientifiques (qui ne rassemblent pas les données de cliniciens utilisant des méthodes différentes, bien sûr).
Si l'hypothèse selon laquelle le HQI est intrinsèquement un facteur de risque pour certaines pathologies était vraie, on devrait être capable de le voir dans toutes les études qui ont une puissance statistique suffisante, quel que soit l'instrument de mesure, le seuil appliqué, et les autres facteurs que vous mentionnez, qui ne peuvent qu'au pire augmenter le bruit statistique.
Je vous rejoins aussi à 100% sur votre avis concernant la conclusion du Dr Revol.
Pour le moment, je suis en train de suivre le MOOC de l'ULg sur la démarche EBP (Evidence Based Practice) au service du patient dans la pratique psychologique et logopédique/orthophonique. Que je recommande chaudement au passage. C'est gratuit et bien réalisé.
On y insiste sur les 4 piliers complémentaires de la démarche, à savoir les données solides de la recherche, "l'expertise" du clinicien, le contexte organisationnel/environnemental et les préférences/valeurs du patient.
Ils rappellent que le lien entre "expérience" et "expertise" est complexe et finalement très faible.
« L’intuition » clinique acquise avec l’expérience est en fait l’activation d’informations en mémoire apprises de schémas et de régularités statistiques, qui apportent une réponse rapide. Toutefois, la littérature scientifique a montré que certains jugements cliniques rapides étaient malheureusement parfois imprécis et que le lien entre la qualité de ces jugements intuitifs et la quantité d’expérience est assez approximatif.
La raison : contrairement à un joueur d’échecs par exemple qui pourra intégrer des schémas prédictifs précis en raison de la régularité statistique des situations, en clinique il existe un manque de régularités statistiques nécessaires au développement de connaissances implicites pertinentes (ex : derrière un symptôme se cache des étiologies et pronostics très différents) et un manque de feedbacks non équivoques (ex : les résultats d’intervention sont parfois difficiles à déchiffrer car ils apparaissent longtemps après nos actions).
Ils concluent en disant que certains cliniciens évoluent peu durant leur carrière, tandis que d’autres deviennent rapidement experts. Et que les cliniciens qui développent le mieux leur expertise sont ceux qui prennent conscience d’une série de biais et de difficultés (lutte contre ses propres croyances et biais cognitifs et affectifs) en ayant recours à des données scientifiques fiables et valides.
Je pense que ça résume bien...
Merci, effectivement ce Mooc semble être d'utilité publique et mériterait une large diffusion en France!
Un grand merci pour ces éclairages.
Merci pour votre approche pédagogique et rigoureuse de votre analyse de ces deux interventions. L'une semblait précise et rigoureuse, l'autre approximative et bien peu formelle. Toutes les deux semblent finalement avoir peu échappé aux biais cognitifs de leurs auteurs.
Une introduction beaucoup trop longue où le couple Siaud-Facchin/Revol se congratule mutuellement, rappelle sa longue complicité, se souvient du temps des pionniers etc. Il ne manquait plus que les madeleines. Bref, c'était trop long. On sent qu'on est dans un entre-soi, mais qu'on a fait l'effort d'inviter quelques chercheurs dans une démarche d'ouverture visant à créer un certain consensus et surtout à relégitimer auprès du grand public une littérature de cliniciens sur le HQI qui avait perdu en crédibilité.
Suite à la longue introduction de Mme Siaud-Fachin, les temps d'intervention étaient très brefs par la suite, quelques minutes pour chaque intervenant. Donc les principaux ont dit ce qu'on sait déjà qu'ils disent par ailleurs. On voit que le ton s'est adouci : on range moins le HPI dans le pathologique du côté des cliniciens, on salue cette sage évolution du côté des chercheurs.
Cependant, par voie de conséquence, la justification de la consultation pour le HPI semble avoir évolué du côté clinicien : ce n'est en effet plus seulement la souffrance qui est mise en avant, car on ne va pas voir le médecin seulement pour traiter un mal mais aussi pour le prévenir, nous dit M. Revol. Je risque une interprétation bassement mercantile mais cela ressemble fort à une tentative de préserver un fonds de commerce. Avant, on disait que les HQI souffraient pour justifier "les soins", maintenant on reconnait qu'ils ne souffrent pas tous alors on justifie "les soins" autrement. En effet, le discours sur le HQI fait vendre des livres, des conférences, des formations etc. Cogito'Z s'en est fait une spécialité. Et on voit fleurir dans le secteur libéral des "spécialistes" autoproclamés du HQI qui reprennent un certain nombre de mythes qu'a longtemps véhiculés une littérature de cliniciens, comme l'a souligné justement M. Gauvrit, même s'ils s'en défendent aujourd'hui.
Par ailleurs, on peut se demander si M. Revol, avec ses complices Mme Nusbaum et M. Sappey, ne cherchent pas à agrandir la population susceptible d'avoir recours à des livres, conférences, formations, soins etc. sur l'étiquette HQI. Le dernier ouvrage (Les Philocognitifs) qu'ils signent en effet tous les trois élargit la population des HQI à toutes les personnes ayant, non pas un QI à +2ET, mais ayant soit l'ICV, soit l'IRF, à +2ET, ce qui ne correspond pas à la définition du HQI rappelée pourtant en introduction par Mme Siaud-Facchin.
Il semble qu'il s'agisse d'une tendance générale. En effet, l'Education nationale dans son dernier Vademecum "Scolariser un enfant à haut potentiel", auquel M. Gauvrit semble-t-il a participé, prend ses distances avec l'approche psychométrique. Un test de QI ne serait plus nécessaire en maternelle pour parler de "haut potentiel". De plus, aucune définition chiffrée n'est donnée pour l'élémentaire. Le document renvoie aux questionnaires QADAPS de Mme Tordjman et son équipe qui pensent qu'on ne peut pas écarter une hypothèse de HQI à 115 car l'enfant a peut-être sous-performé. Il y aurait donc les HQI (≥2ET) et les possibles HQI (≥1ET) pour lesquels des aménagements pédagogiques seraient nécessaires.
Le point de vue de M. Vialatte avait l'air intéressant mais je ne savais pas quelle valeur scientifique donner à ses propos. Je vous remercie de votre avis d'expert. Qu'un adolescent ne se comporte pas de la même manière face à un psychologue, s'il s'agisse d'une femme jeune ou d'un homme plus âgé, c'est certainement vrai, mais est-ce que cela impacte de façon significative les résultats obtenus à un test de QI ? Peut-on en faire une généralité pour tous les adolescents ? Peut-on discréditer les tests de QI de ce fait ? M. Vialatte semble effectivement aller un trop vite en besogne.
J'étais allé à ce qui était présenté comme une conférence sur le HQI organisée par l'ANPEIP. En fait, ça ressemblait beaucoup à une opération promotionnelle. Mme Nusbaum et M. Sappey venaient présenter leur livre (Les Philocognitifs). Et ils n'avaient pas manqué d'emmener avec eux un stock d'exemplaires à vendre, qu'ils se proposaient de dédicacer fort opportunément à la fin de leur intervention. J'avais vraiment le sentiment d'être pris dans une opération commerciale. L'ANPEIP avait demandé à la librairie du coin de commander beaucoup d'exemplaires de ce livre afin de faire face à la demande anticipée suite à l'intervention des deux auteurs qui semblaient annoncer une grande avancée de la recherche sur le sujet du HQI avec moulte imagerie cérébrale à l'appui. Sauf que leur définition du HQI est loin de faire consensus. Et il m'est difficile, face à l'organisation de cette manifestation, de ne pas percevoir une dimension commerciale, comme dans beaucoup d'activités professionnelles autour du HQI, bien que parées d'intentions uniquement thérapeutiques et/ou scientifiques.
Quelques réflexions :
J Siaud-Facchin dispose de grands moyens de communication tels que les associations , les radios et TV
multiples et (presque) toutes acquises à sa cause.
J Siaud-Facchin 15 ans dans le marketing et la communication, tout s'explique :
https://www.histoiresdesucces.com/jeanne-siaud-facchin
J Siaud-Facchin croyait peut-être que Franck Ramus et Nicolas Gauvrit étaient "ralliés" à ses théories. Au moins dans la vidéo du zoom, et dans les vidéos de Franck Ramus qui ont suivi le webinaire du
29.04.2020, chacun pourra constater qu'il n'en est rien.
C'est le point positif que je voulais relever. Je déplore néanmoins cette fausse table ronde, qui est en réalité une façon de faire de la publicité pour une entreprise.
Pour conclure, je vais décrire "un cas" dont j'ai eu connaissance très récemment,
via l'association AFEAAS-Les hauts talents. Un enfant de 10 ans a été "diagnostiqué" haut potentiel par une psychologue, sans avoir terminé les tests et parce qu'il ne supporte pas les étiquettes qui grattent. Le père, à qui je demande s'il sait que haut potentiel veut dire surdoué, me répond vivement :
"ah non, là, il n'est pas surdoué !"
Conséquence des fausses allégations diverses et des changements de termes.
TF1 Tout récent :
"contrairement aux idées reçues, une grande majorité d'entre eux se trouve en difficulté scolaire. "
Une école qui se nomme Arborescence ...
"Ce sont surtout des enfants qui pensent différemment des autres."
Tous les mythes sont tenaces...
http://www.lezappingdupaf.com/2020/04/l-ecole-des-surdoues-dans-grand-reportages-sur-tf1.html
http://www.lezappingdupaf.com/2020/04/l-ecole-des-surdoues-dans-grand-reportages-sur-tf1.html
Oui, je suis d'accord avec vous : ce webinaire ressemblait surtout à une opération marketing d'une entreprise commerciale privée, avec des chercheurs qui figuraient là pour donner une certaine caution scientifique auprès d'un public tout-venant constituant une clientèle potentielle. Le secteur public ne permet pas forcément d'avoir des revenus importants, et il peut être tentant pour un personnel médical ou paramédical de participer à quelques mystifications au nom d'un mystérieux savoir de praticien, qu'aucun chercheur ne pourrait comprendre, afin de pouvoir vendre toujours plus de livres, conférences, "soins", "formations" etc. Peut-être demain casquettes, t-shirts, stylos, eau bénite estampillée Sainte-Jeanne... ?
Jeudi dernier, il y avait une deuxième session du webinaire sur le HP afin de répondre aux questions formulées par le public. Etaient présents Jeanne Siaud-Facchin, Olivier Revol et Coralie Laubry (qui relayait les questions).
Voici quelques propos relevés lors de ce webinaire :
"Rev : un HP-Dys aura un des indices qui ne sera pas à 130
Sia : la communauté scientifique dit que si au moins un score est supérieur ou égal à 130, alors on peut se poser la question du haut potentiel ; un trouble dys, un trouble affectif… ça altère le score total ; c'est l'analyse du test qui va permettre de savoir s'il y a HP ou pas ; en ajoutant qu'on ne peut comprendre l'intelligence qu'à partir de la compréhension de la personnalité, des aspects émotionnels
Rev : pour un HP-Dys ou un HP-TDAH, le score n'est pas à 130 à IVT ou à IMT : c'est injuste ; on va rater ces deux profils !
Sia : avec une dyspraxie, l'enfant se débrouille jusqu'au collège mais pas après ; il ne faut pas passer à côté d'un profil particulier, sinon ils vont avoir une colère sourde jusqu'à être dans une impasse, c'est des souffrances terribles après !
Rev : ils risquent un effondrement psychique ; ce n'est pas lié au HP ni au TDAH, c'est parce qu'ils se retrouvent dans une impasse ; un QI c'est un cliché à un moment donné, ça ne veut rien dire ; vous avez raison vous les psychologues de ne pas donner le QI au médecin scolaire ou à d'autres
Sia : l'important c'est l'analyse clinique, le QI n'est pas un diagnostic, ni même une identification ; les psychologues sont formés à l'analyse fine
Sia : l'exploration de la personnalité va nous donner des indices ; test de personnalité : on utilise un test projectif mais pas dans une perspective analytique, c'est très scientifique au contraire
Sia : après on fait une attestation à l'école : "il doit sauter une classe" ; c'est notre devoir de le dire : c'est le code de déontologie qui le veut
Sia : il y a des psychologues qui ne sont pas formés à une analyse fine, au test de personnalité ; tout le monde peut faire passer un bilan : il suffit de lire les questions et de coter ; quand je vois des bilans qui ont été faits n'importe comment, ça m'insupporte ; quand on est expert de la question, c'est insupportable !
Rev : des fois on a raté un truc, on revoit les gens 20 ans, 30 ans après, et on se dit qu'on a raté un truc
Sia : c'est là où l'expertise existe : on a travaillé avec des générations, c'est ça l'expertise !
Lau : est-ce qu'il y a un saut qualitatif entre 100 et 130 ?
Sia : mon intime conviction : oui ; avec l'étude sur les philocognitifs, ce sont des études françaises, mais on le voit aussi dans des études internationales : oui il y a un fonctionnement particulier à partir de 130 ; je ne vois pas comment ça serait possible autrement ; et pour un QI inférieur à 70 c'est pareil, c'est un fonctionnement différent ; c'est comme une trisomie 21 : c'est un fonctionnement différent ; mais bien évidemment il y a un continuum
Rev : c'est plus la façon dont le QI se construit qui est important
Rev : s'il a un QI à 120, on va se demander : qu'est-ce qui fait qu'il n'arrive pas à 130 ? on peut être plus précoce à 120 qu'à 130 ; à nous de faire un certificat : "il est HP même s'il n'est pas à 130, il doit aller en classe spécialisée ou en école spécialisée !"
Sia : oui, avec un QI ≥ 120, on peut parler de HP ; mais là on parle de notre clinique quotidienne
Rev : en recherche, on doit rentrer dans des critères, c'est pas la même logique
Rev : quand on montre à l'enseignant le QI en montagnes russes, ça montre qu'il y a un problème
Rev : l'évaluation est toujours thérapeutique : quand on lui montre ses résultats, ses yeux s'éclairent ; tant qu'on n'a pas mis des mots, un diagnostic, c'est de la souffrance
Sia : une fois qu'on leur a dit les résultats, les adultes HP disent que d'un coup ils revisitent leur histoire ; c'est archi courageux d'aller faire un bilan ; ils ont toujours ce sentiment de décalage, et une immense colère contre les parents, les enseignants qui ne s'en sont pas rendus compte ; le boulot que nous faisons est extrêmement important
Sia : j'ai recruté des adultes HP pour faire une recherche clinique pour mon livre : ce n'est pas une population de consultants
Rev : on ne voit pas que des personnes qui ont des troubles : on voit des fratries aussi
Lau : les TDA sans H ?
Rev : c'est la triple peine ; c'est essentiellement des filles, à 80 % ; pendant très longtemps elles font illusion, au collège elles s'accrochent, au lycée elle s'effondrent, on les envoie en psychothérapie ; mais quand on leur montre le QI… beaucoup de filles HP-TDA ont le syndrome de l'imposteur ; là (une fois l'identification faite) on peut proposer un neurofeedback, une remédiation cognitive, un médicament ; si QI hétérogène, le but de la prise en charge est d'arriver à le rendre le plus homogène possible
Rev : plus le QI est hétérogène, plus il y a une mauvaise estime de soi
Sia : il vaut mieux que tout soit à 100 : l'homogénéité donne de la puissance à l'intelligence
Rev : ce qu'on fait pour les dys, les TDAH : ça va profiter à tout le monde ; le HP peut être handicapant même si ce n'est pas un handicap
Rev : la créativité n'est pas assez mise en avant à l'école
Sia : la créativité ça ne veut pas dire du macramé ; c'est la pensée divergente
Sia : il y a énormément d'artistes qui sont HP ; intelligence très lucide, précognition…
Rev : souvent les HP sont pris en otage de leur empathie : ils se mettent tellement à la place de l'enfant malheureux à l'école ; le prof HP sait se mettre à la place des enfants
Sia : l'hypersensibilité c'est se saisir du monde à travers ses cinq sens : on va brasser plus d'informations quand on est hypersensible ; ce n'est pas de la sensiblerie ; la sensiblerie, c'est une immaturité du cortex préfrontal ; l'hypersensibilité c'est la capacité à faire des liens entre tout ; inter ligere : intelligence ; tout ça va se tricoter constamment ; les compétences émotionnelles des HP, ça c'est validé, on a les études
Rev: : les bébés HP fixent le regard très tôt : cortex cérébral ; dès l'accouchement, ils fixent le regard, ils cueillent les émotions des autres : IRMf ; ils vont comprendre à trois ans que la mort c'est définitif ; très tôt ils ont accès à des connaissances existentielles pour lesquelles ils ne sont pas forcément prêts ; leur intelligence les vulnérabilise ; ils sont très perméables aux émotions du premier care giver
Sia : être hypersensible, ce n'est pas seulement être en questionnement existentiel, ça peut donner des managers remarquables, des leaders ; ils ont un charisme fou ; il faut avoir un équipement pour ça ; ce n'est pas parce qu'on est hypersensible qu'on est forcément HP, mais si on est HP on est forcément hypersensible
Rev : plus le QI est hétérogène, plus la personne extériorise ses difficultés ; mais si le QI est homogène, les émotions sont internalisées : ils sont plus à risque de somatisation, j'en suis sûr, on le prouvera un jour ; QI homogène : plaintes somatiques ; QI hétérogène : il met le feu à la maison, scarifications ; la mission du clinicien : repérer très tôt ces signes
Sia : ce sont des enfants désaffectivisés : c'est majeur dans notre clinique ; ça peut créer des souffrances insupportables
Rev : l'enfant se met en mode téflon : ça glisse à l'extérieur, souffrance à l'intérieur
Sia : on a sorti des gamins psychiatrisés, on les sort, combien on en a sorti des griffes de la pathologie, alors bien sûr on n'a pas les tableaux Excel, mais on pourrait ; les compétences émotionnelles, on sait qu'elles sont centrales
Rev : les HP ont grandi dans : "tu vas bien, tu n'as pas à te plaindre" ; alors ils intériorisent, et après c'est l'explosion plus tard"
Mme Siaud-Facchin vente beaucoup à l'auditoire une analyse fine dont Cogito'Z a le secret et qui permettrait de faire des vrais bilans avec des vrais diagnostics, pas comme les psychologues incompétents qui ne savent pas faire cette analyse fine. Sur quoi repose cette dernière ? Cogito'Z utilise comme test de personnalité un test projectif inspiré du Rorschach qui ne comprend que trois planches (qu'on peut visionner sur internet) : le test Z de Zulliger. Il s'agit pour le clinicien d'interpréter le discours du patient à propos de tâches de couleur. Jeanne Siaud-Facchin se sent obligée de rassurer l'auditoire en disant qu'elle n'utilise pas une grille d'interprétation psychanalytique, cependant elle ne dit rien sur le cadre théorique utilisé. Les tests projectifs ayant de très faibles qualités psychométriques, elle rassure également le public en disant qu'elle utilise une méthode "scientifique" : il s'agit en fait de la cotation de John Exner, prévue pour le Rorschach, qu'elle aurait apparemment adaptée (avec quelle validité ?) pour le Zulliger. Cette cotation est censée limiter les variations de cotation entre évaluateurs, mais ça ne valide pas pour autant le mystérieux contenu théorique utilisé dont elle ne dit rien. Elle vend par ailleurs des formations à l'utilisation de cet outil selon sa propre méthode, ce qui explique sans doute qu'elle reste très évasive sur le sujet. Et ce mystérieux savoir serait donc indispensable pour réaliser "l'analyse fine" dont elle a le secret, ce qui explique le caractère immensément important de son travail qu'elle souligne à l'envi, et la hauteur vertigineuse de son expertise de clinicienne comparée aux pauvres psychologues qui n'ont pas ses lumières.
On apprend donc par ces sommités légèrement autoproclamées du HQI que si les résultats à un test, conçu pour mesurer l'efficience intellectuelle, d'un enfant HQI sont hétérogènes, cela veut dire que l'enfant est plus susceptible d'avoir des troubles extériorisés, et s'ils sont homogènes qu'il est plus susceptible de développer des troubles intériorisés. C'est aussi le propos de l'ouvrage "Les Philogognitifs". De même, plus les résultats sont hétérogènes, plus l'estime de soi est dégradée. De plus, l'homogénéité donnerait plus de force à l'intelligence. Ainsi, un 100 homogène vaudrait mieux qu'un 130 hétérogène.
On apprend également que la communauté scientifique internationale est unanime sur le fait que les HQI ont des compétences émotionnelles particulières et qu'ils sont hypersensibles.
On apprend que si on ne repère pas suffisamment tôt certains profils HP, grâce à la méthode Zulliger de Mme Siaud-Facchin, l'enfant fera illusion un temps puis explosera dans des souffrances horribles, d'où l'intérêt de bien se former à la méthode Cogito'Z et de faire appel aux cliniciens estampillés Cogito'Z, car les autres ne sauront pas faire une analyse fine.
On apprend que les HQI seraient capables de précognition. (Larousse : forme de perception extrasensorielle permettant la prévision d'événements futurs non déductibles de la connaissance du présent.)
On apprend qu'on peut être plus précoce à 120 qu'à 130 : c'est "l'analyse fine" qui va le déterminer.
On apprend qu'il y a un saut qualitatif à 130, mais que le QI est un continuum. (sic)
On apprend qu'en recherche on parle de HQI à partir de 130, mais qu'en clinique c'est à partir de 120 parce que ce n'est pas la même logique.
On apprend que le HQI vulnérabilise les enfants car ils comprennent trop tôt des choses compte tenu du décalage entre leur développement psychoaffectif et leur développement cognitif. Le mode de défense serait une désaffectivation.
En conclusion, il me semblait que les cliniciens avaient entendu le message des chercheurs quant à la nécessité d'une certaine exigence épistémologique. Il semble que ce ne soit pas vraiment le cas. Et pour reprendre la formulation de Michel Habib plus haut, je suis un peu attristé par le caractère péremptoire de beaucoup d'affirmations, et je ressens une certaine amertume à constater que la logique commerciale fait peu de cas d'une certaine éthique scientifique.
Jolie entourloupe de Siaud-Facchin et Revol, qui invitent tous les courants de la communauté HPI, donnent un temps minimal d'intervention aux participants pour que rien ne soit dit. Chacun imagine une suite qui permette d'approfondir le sujet. Mais non, dans la foulée, un deuxième webinaire entre-soi pour faire la promotion de cogito'c. Chapeau la com !
@PSYEN merci pour cette remarquable synthèse.
Je suis atterrée par les propos de JSF et Revol même si je connaissais déjà le discours, je croyais effectivement que les discussions avec les scientifiques sur le sujet auraient au moins un peu nuancé leur propos je vois qu'au contraire c'est pire. Les personnes HPI au profil hétérogène sont la norme, c'est le profil homogène qui est rare et cet état de fait est très bien expliqué par l'excellent article de Grégoire et Labouret dans le numéro 154 de la revue ANAE. Que dire d'un profil hétérogène QIT bien au dessus de 130 dont les indices sont à cheval sur HPI et THPI et dont la personne va bien et ne souffre d'aucun trouble. Il y a un sérieux problème avec les psychologues qui se présentent comme spécialistes du haut potentiel alors qu'après discussion vous vous rendez compte qu'ils ne connaissent ni Grégoire, ni Gauvrit, ni Wahl, ni Ramus et encore moins l'état des lieux sur la recherche scientifique concernant le sujet. Tout ce que vous percevez c'est une forte inclination pour le fric et une envie de connaitre un jour le succès commercial avec un bouquin bourré d'âneries type zébritude. Les neuropsychologues qui ne se mettent pas en avant contrairement aux cliniciens sur cette question sont bien plus compétents pour remettre à la personne un bilan fiable car très bien formés à la psychométrie.