L’ « alimentation santé », c’est une tarte à la crème. Il faut de la cuisine à l’école !

Depuis des décennies, quasiment chaque fois qu'un programme est préparé à propos d'alimentation, on l'affuble du mot santé, et chaque région il va de ses efforts, de ses travaux, dans cette direction.

Bien sûr, il est louable de combattre l'obésité, ou les maladies cardio-vasculaires... Mais si la difficulté est nationale, faut-il vraiment se triturer les méninges régionalement ? Ne gagnerions-nous pas en force, efficacité, intelligence, à bien définir des programmes nationaux ?

Car on ne fera pas croire que les spécificités alimentaires des différentes régions soient plus en cause que des effets du premier ordre : à savoir le tabac, l'alcool, la sédentarité, le goût universel pour le gras et le sucre, sans compter le sel.

Bref, s'il y a quelque chose à faire, c'est moins en terme d'action moralisatrice (ah, l'hygiénisme !) que de d'action d'éducation et d'instruction.

Et cela passe donc par l'école, par le collège, par le lycée.

Avec une nécessaire focalisation sur cuisine, qui est l'étape finale de préparation des "aliments".

Ce que l'on mange finalement, c'est ce que l'on cuisine, et surtout pour les groupes les moins aisés, qui sont d'ailleurs les plus atteints par l'obésité, la question d'apprendre à manger signifie apprendre à cuisiner.

Il faut le répéter, l'économie familiale comporte le mot économie : il coûte bien moins cher de se préparer des aliments que de les acheter tout fait à l'industrie.

Sans compter que l'on peut alors utiliser des aliments frais, dont le contenu en nutriments est plus facile à maîtriser que celui des produits que l'on achète.

Que l'on me comprenne bien : mon propos n'est pas -idéologiquement- de dénigrer l'industrie, qui nous fournit en lait, crème, beurre, huile, sucre, sel, etc.

Mais je maintiens que nous avons tout intérêt à ne pas infantiliser les citoyens et à ne pas les laisser entre les mains des marchands, du "commerce", comme disait Alexandre Vialatte.

Nous avons tout intérêt à œuvrer pour plus de connaissances et de compétences, pour une maîtrise de notre alimentation. Nous ne sommes pas des oies qu'on gave, et nous devons être en mesure de décider de ce que nous mangeons.

Il faut de la cuisine à l'école !

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