Paradoxalement c’est en étant très rigoureux terminologiquement que l’on fera la meilleure vulgarisation

Dans les cercles de vulgarisation scientifiques, il y a régulièrement des voix qui s'élèvent pour recommander d'être "souple", de ne pas utiliser de mot compliqué pour être compris, et ces personnes critiquent souvent la "rigueur", qui correspond souvent à une dénonciation de leur utilisation laxiste des mots.

Que l'on ne comprenne bien : mon objectif, c'est d'être parfaitement compris par tous, et, notamment, par ceux qui en savent le moins et qui ont envie d'apprendre.

Paradoxalement, je crois que c'est pour ceux-ci que nous devons avoir le langage le plus propre, le plus juste, le plus rigoureux, et j'en prends pour exemple l'ancienne le confusion entre le mot "oxygène" attribué à l'élément chimique oxygène, une catégorie d'atomes bien particulière, et ce même mot "oxygène" donné à des molécules que l'on nomme aujourd'hui plus justement "dioxygène" et pour lesquelles on comprend bien qu'il y a deux atomes d'oxygène par molécule.

Naguère, la confusion on avait le même mot "oxygène" pour les deux, et ce fut un grand progrès que d'introduire ce mot de "dioxygène", en plus du mot oxygène.

Si on cherche à comprendre à faire comprendre à quelqu'un un peu de chimie, ce n'est pas en créant une confusion entre l'élément et la molécule que l'on y arrivera... et d'ailleurs, des décennies d'incompréhension ont résulté de cette confusion.

De même, une confusion demeure trop souvent entre les substances, les composés et les molécules.
Une substance, c'est une substance : un échantillon matériel, telle de l'huile dans un récipient. L'huile est une substance.

Si nous regardons de l'huile avec un très gros microscope, on voit que cette substance est faite de très nombreuses molécules et que toutes sont semblables à des peignes à trois dents souples : ce que les chimistes nomment des triglycérides.
Autrement dit, la substance huile est faite de très nombreuses molécules de triglycérides.

Observons qu'il n'y a pas d'acide gras dans cette affaire, ou alors très peu... et les acides gras qu'on verrait au super-microscope sont plutôt malsains ou le signe du fait que l'huile n'est pas parfaitement saine.

Bien sûr, si l'on entre dans le détail de la constitution des molécules de triglycérides, on reconnaît des structures chimiques qui s'apparentent aux acides gras, mais ce serait une confusion désastreuse que de nommer c'est parties de triglycérides des acides gras puisque ce n'en sont pas.

Mais, là encore, il y a des vieux qui ne sont pas prêts à faire l'effort de clarté. Je critique très vigoureusement ce laxisme paresseux, car si notre objectif est d'être clair, alors nous devons... etre clair.

D'ailleurs, que perd-on à l'être ? D'autant que mes investigations récentes semblent montrer que les confusion sont souvent le fait des personnes qui font les confusions elles-mêmes, qui ont une connaissance insuffisante des systèmes qu'ils prétendent connaître au point de les enseigner.

Non, il ne faut pas parler dans les huiles pas plus qu'il ne faut parler d'acide aminés dans les protéines. Non, l'air n'est pas fait d'oxygène au sens de la catégorie d'atomes mais de molécules de dioxygène, d'ailleurs en nombre bien inférieur à celui des molécules de diazote.

Les choses sont simples quand elles sont bien nommées. Si nous parlons à ceux qui veulent apprendre parce qu'ils ne savent pas, évitons les confusions, soyons clairs.