Soyons lents et calmes, dans un laboratoire (de chimie, mais pas seulement)

Penser, parler, agir... lentement  sont de bonnes pratiques lors de la préparation des échantillons !

 

Dans un laboratoire de chimie, il y a du danger partout, et il faut éviter les risques.

Le danger ? Ce sont des produits que l'on utilise, des verreries qui peuvent casser, libérant leur contenu dangereux dans le laboratoire, des vapeurs toxiques, et ainsi de suite.

S'il y a du danger (et je n'insiste pas assez ne disant qu'il y en a), il faut donc éviter les risques, et, à cette fin, il faut être extraordinairement vigilant : vigilant pour soi, vigilant pour ce que l'on fait, vigilant pour les autres quand ils sont présents avec nous dans le laboratoire, vigilant pour le laboratoire dont on doit penser a priori qu'il est contaminé...

Bref il y a lieu d'être vigilant de tous les points de vue, et puisqu'il est question de manipuler, il y a d'abord lieu de faire attention aux gestes que l'on fait et à leurs conséquences.

Prendre un récipient n'est pas anodin.
Car il faut éviter, par exemple, de renverser des récipients voisins, ou de renverser ce récipient que l'on prend.

Il y a donc lieu que la tête et la main se coordonnent lentement, pour arriver à prendre correctement le récipient.

Egalement, poser un récipient est une opération qui mérite qu'on y pense.
Notamment, on doit apprendre à poser un récipient sans faire aucun bruit, car le bruit est signe que deux solides viennent en contact un peu rapidement, et cela risque de les briser et de répandre les produits dangereux qui pourraient être contenu dans un des récipients.

On pourrait multiplier les exemples, mais il vaut mieux dire, très généralement, qu'iI en va ainsi de tous les gestes que l'on fait : la manipulation doit être absolument conçue, voulue, choisie, bien exécutée, précise et contrôlée (je rappelle que le mot contrôle désigne une vérification, et non une commande).

Oui, avant de bouger la main, avant de se déplacer, avant de bouger le moindre doit, il y a lieu de penser aux geste, en commençant par leurs objectifs.
Puis, l'objectif étant clair, on peut prévoir une série d'étapes élémentaires, un chemin qui mènera à l'objectif.
Et, enfin seulement, on pourra mettre le plan d'action à exécution, conformément au plan général et à ses détails.

Bref, on comprend bien que les actions dans un laboratoire ne se font pas simplement, comme dans la vie courante, en avançant les mains un peu au hasard.

Au fond, il y a avec l'expérience la même nécessité de maîtrise qu'avec le langage : quand on parle, les mots doivent être utilisés dans leur sens, sous peine de ne pas se faire comprendre, mais aussi avec une connotation voulue, et surtout pas au hasard.

Je dis cela car on entend répétitivement des "du coup" ou des "effectivement", des "en fait", des "remarque", des "donc", des "euh"... qui n'ont aucun sens et qui font apparaître le locuteur comme indécis... ou insensé : quelqu'un qui dit des choses sans sens est littéralement insensé.

Ne soyons donc pas, de même, des insensés expérimentaux : pensons, parlons et agissement lentement, pour avoir le temps de concevoir et d'exécuter correctement.

Et c'est ainsi que, dans un laboratoire, il doit y avoir le silence le plus absolu, car tout bruit est le signe de gestes mal faits.

Et cela a pour conséquence que le laboratoire ne doit pas être encombré sonorement par des discussions ou par des musiques, par exemple : si le bruit ne règne pas, on n'entendra pas le bruit de solide qui s'entrechoquent, et l'on ne pourra pas s'alerter à bon escient.

Oui, le laboratoire doit être une pièce extraordinairement calme... et cela vaut la peine de rappeler que le grand physico-chimiste britannique Michael Faraday, qui passait ses journées dans son laboratoire avec le technicien qui l'aidait, ne prononçait pas plus de quelques mots par jour.

Terminons en signalant que le calme, la réflexion, la conception des paroles et des actions avant leur exécution sont des choses qui s'apprennent.

Qui s'apprennent lentement, patiemment, et qui imposent surtout une lenteur de la parole et une lenteur du geste. Tout geste rapide est un mauvais geste dans un laboratoire, sauf bien sûr s'il a été conçu pour être rapide et s'il est exécuté à la vitesse à laquelle il a été conçu.

Pour conclure, disons que la lenteur est une bonne pratique de laboratoire.

Publier un commentaire